Les élections communales et municipales au Bénin, sont prévues pour le 17 mai 2020. Si les préparatifs y afférents vont jusque-là bon train, la situation relative au coronavirus dans le pays devient par contre de plus en plus inquiétante. Dans ces conditions de crise sanitaire voire sécuritaire ambiante où rien n’est sûr, un report de ces joutes électorales ne paraît plus comme une option, mais plutôt une nécessité.
Patrice Talon a convoqué le corps électoral en ce qui concerne les communales et municipales, pour le 17 mai prochain. À cet effet, la Commission électorale nationale autonome (Cena), organe chargé de l’organisation des élections au Bénin, s’est à mis à la tâche. Ceci, afin que tout soit fin prêt, pour l’organisation à bonne date de ce rendez-vous électoral. Mais c’était sans compter avec la nouvelle pandémie de coronavirus, qui fait des ravages dans plusieurs pays du monde. Le Bénin aussi étant concerné par cette maladie respiratoire est, depuis la découverte du premier cas confirmé sur son territoire, sur un qui-vive permanent. Pour pallier toute situation incontrôlable par faute de propagation de ce virus, le gouvernement a pris plusieurs mesures de sécurité et d’hygiène. D’un confinement partiel de plusieurs villes du pays à l’interdiction de tout rassemblement en passant par la fermeture des écoles et lieux de cultes entre autres, tout est désormais d’actualité, pour peu que ce mal soit vaincu. Quid du maintien des élections dès lors ? La décision appartient au chef de l’Etat qui, apprend t-ont, va rencontrer les présidents d’institutions ce jour mercredi 08 avril 2020. Pour une décision de repport ou non du scrutin. D’abord, compte tenu de l’évolution crescendo du nombre de personnes atteintes et suspectes par ce virus, la situation sanitaire des béninois devient préoccupante. Ce qui a amené le gouvernement à renforcer les mesures de sécurité en vigueur. Ensuite, même si rien ne fait défaut à la Cena, les élections nécessitent des regroupements et des attroupements, lesquels sont, pour le moment, interdits par le gouvernement. Maintenir donc les élections contrasterait, à l’heure actuelle, avec la kyrielle de mesures de sécurité et d’hygiène en cours. Enfin, déjà prise de panique et maintenue dans une peur patente, la population béninoise, en partie, a réduit ses déplacements. Ainsi, lui demander d’aller voter alors que la période d’incubation n’a encore fini de révéler tous les éventuels autres cas confirmés, ne sera pas bien vu. Le risque que la population boycotte massivement ces élections pour limiter tout contact avec des personnes inconnues est grand. Face donc à ces éventualités, reporter ces élections devient une question de protection de la vie de la population et de limitation des dégâts liés à la propagation de cette pandémie. Ce faisant, il est certain que les citoyens eux-mêmes comprennent cette démarche. Si l’Éthiopie l’a déjà fait, le Bénin peut aussi le faire. Même si comparaison n’est pas raison. Les élections étant prévues pour le 17 mai, à l’allure où vont les choses, il n’est pas évident qu’à fin avril, la situation soit déjà sous contrôle.