Rétablir la sécurité dans le pays ; tel était l’objectif du président Patrice Talon à sa prise de fonction en 2016. Selon le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique Sacca Lafia, « l’ensemble des Béninois avait un sentiment partagé d’insécurité ». « Dans les centres urbains, dans les milieux ruraux, tout le monde ne parlait que de ce sujet d’insécurité. Un sentiment généralisé d’insécurité dans tout le pays lié essentiellement au braquage », déclare-t-il.
Très tôt, le gouvernement béninois a pris des dispositions pour rétablir la sécurité. En analysant la situation, explique le ministre de l’intérieur, le gouvernement a jugé aberrant d’avoir les forces de sécurité, la gendarmerie et la police. « Des forces ayant les mêmes attributs, ayant les mêmes missions. La gendarmerie agissait de son côté, la police agissait de son côté, cela paraissait quand même anachronique », ajoute-t-il.
La première réforme a été menée sur le plan humain avec la fusion de la police nationale et la gendarmerie nationale qui a donné naissance à la ‘’Police Républicaine’’. Les textes de chacune de ces unités ont été repris tout en veillant « à ce que les intérêts des uns et des autres soient sauvegardés, que personne ne perde un kopeck de son salaire, ni de ses avantages ».
La deuxième réforme a été sur le plan opérationnel. A l’entrée de chaque ville, il y avait une barrière ; une première de la gendarmerie et à 1km celle de la police. A la sortie de la ville, c’était le même scénario. « (...) à l’analyse, on a compris qu’au lieu d’être des postes de contrôle, étaient au contraire des postes de rançonnement des populations », avoue le ministre Sacca Lafia. Toutes ces barrières ont été levées. Il a été instauré à la place des barrières, la patrouille en permanence sur tous les axes routiers avec priorité sur les corridors Cotonou-Malanville, Cotonou-Kraké, Cotonou-Hilacondji. « Chaque unité avait un tronçon de route bien défini. Et on ne devrait pas y passer sans les rencontrer. Les contrôles ont été rétablis. C’est de cette façon qu’on a mis un terme au braquage », souligne le ministre de l’intérieur. La stratégie de patrouille a pris aussi en compte les voies secondaires et les centres urbains.
Budget de fonctionnement des unités
Afin de permettre aux hommes en uniformes d’accomplir convenablement leur mission, ‘’le Nouveau départ’’ a jugé bon de doter les unités de ressources financières et matérielles nécessaires.
A en croire l’invité de l’émission Rupture An 4, avant 2016, une brigade de gendarmerie disposait d’un budget annuel de 300.000 FCFA. « Aujourd’hui, au lieu de 300.000 ils ont plus de 400.000 FCFA par mois pour le fonctionnement. C’est-à-dire une partie pour la patrouille, une partie pour entretenir le véhicule et une partie pour motiver le personnel. Quand l’agent est obligé d’aller en patrouille aux heures de repas et loin de sa famille, on lui met quelque chose dans la poche », explique-t-il.
La troisième réforme pour assurer la sécurité au Bénin est relative à la dotation de matériels roulants. D’une dizaine de véhicules dans tout le pays, la Police républicaine dispose désormais de plus de 250 matériels roulants de toutes catégories, soit un investissement de plus de 5 milliards de FCFA.
Sous Talon, le Bénin a une cinquantaine de nouveaux commissariats. « Dans chaque commune, il y a toujours un commissariat. Et selon la taille de la commune, il y a deux ou trois arrondissements qui bénéficient d’un commissariat. A terme, quand nos effectifs vont le permettre, nous allons doter chaque arrondissement d’un commissariat », a notifié le ministre Sacca Lafia.
La Police Républicaine dans sa mission
Le gouvernement béninois a pris des mesures fortes pour décourager les malfrats mais aussi pour lutter contre la cybercriminalité. Plusieurs réseaux de cybercriminalité ont été démantelés grâce au professionnalisme des policiers. Des cybercriminels ont répondu de leurs actes devant la justice béninoise.
S’agissant du terrorisme qui est aux portes du Bénin, plusieurs mesures préventives sont prises par l’Etat. Outre, l’Agence béninoise de gestion intégrée des frontières, créée depuis 2012 qui mène des actions au niveau des frontières, le gouvernement Talon a mis en place une Unité Spéciale de Surveillance des Frontières. Spécialisée dans la lutte contre la criminalité dans les espaces frontaliers en appui aux unités territoriales, elle est chargée de l’organisation des patrouilles dans les localités frontalières sous le contrôle du chef de l’unité territoriale compétente ; de la surveillance des bornes et des limites du territoire ; du démantèlement des réseaux criminels dans les espaces frontaliers et autres.
Une commission de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme est aussi mise en place au sein du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique.
A en croire le ministre de l’intérieur, le Bénin n’a pas une unité spécialisée dans la riposte s’il devrait y avoir d’acte terroriste. La création de cette force spéciale est en cours. Pour cette unité, il faut des hommes. Et récemment, l’Etat a procédé au recrutement de 600 élèves-agents au profit de la Police républicaine. Les candidats reçus à ce concours sont selon le ministre en formation à l’école militaire de Bembéréké.
Au niveau du groupement national des sapeurs-pompiers, le gouvernement fait également de son mieux pour renforcer les capacités des soldats du feu. Avec l’aide des partenaires du Bénin, on compte désormais plus d’une douzaine d’ambulances neuves. Des brigades ont été ouvertes et d’autres ont été rendues fonctionnelles.
Pour Sacca Lafia, « le commun des mortels reconnaît que notre pays est plus sécurisé qu’il ne l’était avant. « Nous sommes parmi les premiers pays les plus sécurisés dans la Zone UEMOA, parmi les meilleurs de la CEDEAO en matière de sécurité », a déclaré le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique.
Sacca Lafia n’a pas manqué de rendre hommage à la population pour la collaboration avec les éléments de la Police républicaine dans l’exercice de leur fonction.