La campagne pour les communales et municipales va se faire exclusivement via les médias. Pas de meeting, pas de porte à porte non plus. Accessoirement, il peut avoir l’usage de mégaphone, mais sans regroupement, pour faire passer de messages sur le terrain. C’est du moins la nouvelle donne désormais au niveau de ces élections prévues pour le 17 mai. En tout cas, la décision a été déjà signifiée aux partis politiques et rendue publique après la concertation du chef de l’État avec les présidents des institutions béninoises, la semaine écoulée. La crise sanitaire mondiale du corona virus qui frappe de pleins fouets le monde entier est à la base de cette nouvelle disposition, selon les autorités gouvernementales. Mais aussitôt annoncée, cette mesure exceptionnelle suscite moult commentaires dans l’opinion. Chez certains Béninois, ça grogne carrément, et visiblement on n’est pas prêt à accorder la moindre seconde et attention aux passages des candidats ou aux mandatés des listes qui défileront sur les écrans et à la radio. En effet, autour d’une discussion entre trois taximotos, si le premier estime que c’est un scrutin sans enjeu parce que, selon lui les cinq partis politiques en lice sont acquis à la cause du pouvoir en place, le deuxième va l’appuyer en ces termes : ” Je n’aurai même pas à perdre mon temps pour les suivre. Déjà que personne ne me paie ma facture et il n’y a même pas de mesures sociales dans ce sens, contrairement à ce qui se passe dans les pays voisins…”. Au troisième de rétorquer: ” je ne te trouve pas tort, mon cher ”. À l’instar de ces conducteurs de moto taxi à deux roues, combien ne sont-ils pas les Béninois qui pensent la même chose et demandent ces mesures sociales par ce temps de Covid-19 difficile pour les ménages, entreprises et autres particuliers ?
Que fera donc le gouvernement face à ces messages ? Foncera-t-il en faisant comme d’habitude la sourde oreille pour s’en tenir à un autre éventuel faible taux de participation jamais enregistré comme ce fut le cas, il y a un an, aux législatives ? Bien malin qui pourra le dire. Le scrutin, c’est encore dans trente jours.