Le ministre de la justice, Valentin Djènontin, a animé ce lundi une conférence de presse. Une sortie médiatique qui fait suite à la fuite du juge Angelo Houssou vers les Etats-Unis.
Selon le Garde des Sceaux, la vie du juge n’était pas en danger. Il a profité de cette tribune pour faire un rapprochement entre cette situation et le verdict de Paris sur l’extradition ou non de Patrice Talon et d’Olivier Bocco. Pour Valentin Djènontin, le juge Houssou n’a pas de raisons suffisantes de quitter le Bénin avant de conclure qu’il n’y pas de détenus politiques au Bénin. De ce fait, la demande d’asile politique du Juge Angelo Houssou est sans fondement juridique et scientifique. Il demande alors au gouvernement américain de ne pas la considérer, de la rejeter purement et simplement.
Notions du droit d’asile
Faut-il excuser un Garde des Sceaux qui semble ignorer les traités internatioaux en matière de droit d’asile ?
Au sens de la Convention relative au statut des réfugiés et des apatrides, Un réfugié est une personne qui se trouve hors du pays dont elle a la nationalité ou dans lequel elle a sa résidence habituelle ; qui craint avec raison d’être persécutée du fait de sa "race", de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, et qui ne peut ou ne veut se réclamer de la protection de ce pays ou y retourner en raison de ladite crainte.
Ce qu’il faut savoir, c’est que les personnes essayant d’obtenir le statut de réfugié sont parfois appelées demandeurs d’asile. Le fait d’accueillir de telles personnes est appelé asile politique.Selon la Convention relative au statut des réfugiés de 1951 et le "Protocole relatif au statut des réfugiés" de 19673 , les pays doivent accorder l’asile aux réfugiés et ne peuvent pas forcer un réfugié à retourner dans son pays d’origine.
De ce fait,comment les Etats Unis d’Amérique un pays de grandes libertés peut-il s’opposer à la demande d’asile d’un juge qui se sent menacé pour avoir rendu en toute liberté sa décision dans un dossier où un Chef d’Etat de surcroit un Chef d’Etat africain dans l’exercice de ses fonctions est partie ? Mains vides contre Kalachnikov. La loi protège le faible.
Tout milite en faveur du juge Houssou
Le tout ne suffit pas de dire que la sécurité du juge Houssou est assurée comme le clame le ministre de la Justice. Quelles sont les éléments matériels qui le prouvent ?
Qu’est ce que le gouvernement a fait pour la sécurité du juge Angelo Houssou ? Selon l’Union Nationale des Magistrats du Bénin, le seul et unique garde du corps lui aurait été rétiré.
Est ce que la vie privée du juge est respectée vue le comportement de la police à son égard dans la nuit du 17 mai 2013 où il a rendu l’ordonnance de non-lieu dans le cadre des affaires relatives au coup d’Etat et à la tentative d’empoisonnment du Chef de l’etat ?
A quelle fin a-t-on mis à la place publique les documents relatifs à l’instruction des deux dossiers dont le juge avait en charge ?
Qu’est ce qui justifie la crainte du juge Houssou ? Il est face d’un pouvoir éxécutif, un Chef d’Etat africain en exercice.
Quelle est la crédibilité du gouvernement de son pays de provenance ? Un régime qui écorche ses propres lois et ne respectent pas les ntraités internationaux qu’il a ratifié.
Ce sont autant d’éléments qui militent pour l’octroi de l’asile politique en faveur du juge Angelo Houssou. Selon les lois américaines, il est inadmissible qu’un juge soit traité de cette manière dans l’exercice de ses fonctions.
Les excès de zèle déployées par les turiphéraires de la Réfondation à maintes reprises dans bon nombre de dossiers, ne sont peuvent que porter atteinte à l’image de notre pays.
Face à cette situation, l’idéal pour le gouvernemet serait de se taire ou de faire profil bas. Sinon tout amalgame, toute justification serait de trop et ne peut que aller en faveur du juge Angelo Houssou. Le droit c’est une science et tout doit reposer sur des preuves.