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Face au coronavirus, l’Afrique est mieux préparée qu’on ne le pense

Publié le mercredi 15 avril 2020  |  Jeune Afrique
L`épidémie
© aCotonou.com par DR
L`épidémie de COVID-19 en Afrique
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L’Afrique ne dispose certes pas de systèmes sanitaires aussi perfectionnés que ceux des pays du Nord. Mais elle connaît les risques que représente une épidémie. Très vite, certains pays ont su prendre des mesures vigoureuses et mutualiser leurs efforts.

C’est une évidence : l’Afrique n’a pas les infrastructures de santé à même de répondre à la diffusion massive du Covid-19. Certes, mais visiblement, la France, l’Italie et l’Espagne n’en disposent pas non plus. Malgré 5 000 lits de réanimation disponibles, les structures médicales de l’Hexagone ont très rapidement été mises sous pression.

Aussi, la vraie réponse face au Covid-19 réside plutôt dans la mise en place efficace des mesures barrières. Et en cela, l’Afrique est bien mieux préparée que le monde occidental. Que ce soit face à Ebola, à Zika ou dans le cas des conjonctivites saisonnières, l’Afrique a vécu des expériences qui lui ont permis de disposer des mécanismes de réponse adaptés à une telle situation.

Les gouvernements africains ont décrété pour la plupart l’état d’urgence global ou sanitaire avant le vingtième cas d’infection, à rebours de la sous-estimation de la menace en France, du déni américain ou du « laxisme » britannique.

Mesures précoces

Le Maroc a coupé ses liaisons aériennes et maritimes avec la France, l’Espagne ou l’Italie, dès le 13 mars, au septième cas déclaré sur son territoire. Puis, le 20 mars, le Sénégal a fermé ses frontières, suivi de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Cameroun. Par comparaison, lorsque l’Union européenne se coupait du reste du monde le 17 mars, la France était à 7 730 cas et 175 décès.

Sur le continent, des mesures de confinement ou de couvre-feu assez restrictives ont été rapidement adoptées, avec une mobilisation très forte des pouvoirs publics.

Par ailleurs, la tergiversation sur l’hydroxychloroquine a été vite dépassée, avec l’adoption d’un protocole thérapeutique au Maroc, au Sénégal, à Madagascar, au Burkina Faso, au Cameroun ou encore en Afrique du Sud. L’appréciation du risque lié à cette molécule est clairement différente dans des pays où, pour traiter le paludisme, les populations prennent le double de la dose préconisée pour le Covid…

’arrivée plus tardive de la pandémie en Afrique a-t-elle contribué à une meilleure préparation ? Les États-Unis et le Royaume-Uni ont été eux aussi atteints plus tardivement, sans qu’ils adoptent pour autant des réponses aussi vigoureuses que certains pays africains. Ces prises de décision précoces sur le continent sont plutôt le résultat de l’expérience des différentes épidémies et pandémies.
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