4 ans de Talon et succession d’épidémie: La Santé, un secteur très éprouvé

Publié le jeudi 16 avril 2020 | Matin libre

© aCotonou.com
Benjamin Hounpkatin, ministre de la santé

C’est un constat. Sous la Rupture, aucune des quatre années de gouvernance du Président Patrice Talon n’est passée sans qu’il n’y ait une épidémie. Mauvais sort ou infortune ? Ce qui peut sembler le fruit du hasard interpelle pourtant vu que généralement, au soir de ces différentes épidémies on décompte des pertes en vies humaines. Tenez !

« Le 25 janvier 2016, le point focal national RSI pour le Bénin a notifié à l’Oms une flambée de fièvre de Lassa (29 communes sur les 77 que compte le pays, soit 38% Ndlr). Cette flambée a été initialement détectée le 21 janvier à la suite de rapports faisant état d’une fièvre inexpliquée chez un groupe d’agents de santé du district de Tchaourou, dans le département du Borgou…Le 23 mai 2016, le Ministère béninois de la santé (Alassane Seidou Ndlr) a déclaré la fin de cette flambée. Cette annonce a été faite 42 jours après la détection du dernier cas de fièvre de Lassa dans ce pays (10 avril 2016) », renseigne le bulletin d’information de l’Organisation mondiale de la santé (Oms). En 2017, soit le 20 février, le Ministère béninois de la santé va encore notifier à l’Oms un cas de fièvre de Lassa à Tchaourou, dans le département du Borgou à proximité de la frontière nigériane. Le cas concernait une femme enceinte vivant au Nigéria (près de la frontière). En 2018, précisément le 13 janvier, le Bénin connaît une récession du Lassa qui va s’étendre en mars. A la faveur d’une séance d’information organisée, vendredi 16 mars à Cotonou, Alassane Séidou va déclarer sa fin. Mais contre toute attente, nous y revoilà. En début du mois de décembre 2018 jusqu’en mars 2019, le Bénin fera encore face à une épidémie de Lassa. Le ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin, était déjà aux manettes.

Du Lassa à la Dengue

Le malheur ne venant pas seul, le Bénin sera de nouveau en état d’alerte. La survenue de la dengue. Une information rendue publique par un communiqué du Ministère de la santé en date du 7 juin 2019. Le Bénin fait ainsi de nouveau face à une épidémie. Sur les huit cas suspects dont six confirmés dans les villes du Sud du Bénin au cours de la 19ème semaine épidémiologique et de surveillance couvrant la période du 10 mai au 11 juillet 2019, deux personnes sont décédées de la dengue dans les villes d’Abomey-Calavi et de Porto-Novo. Ainsi donc, du virus de Lassa se transmettant à l’être humain par contact avec des aliments ou des articles ménagers contaminés par des urines ou des matières fécales de rongeurs, nous voici en plein avec la dengue une maladie transmise par un moustique qui a la particularité de piquer pendant la journée. Un moustique que nous retrouvons dans nos maisons et qui est très anthropophile, c’est-à-dire très habitué à vivre en contact avec les hommes. On en étant là jusqu’à ce que le ciel s’assombrisse encore

De la Dengue au Coronavirus

Nous sommes en 2020. Coup de tonnerre ce 16 mars 2020. Le Bénin rejoint la liste des pays touchés par la pandémie du Coronavirus. Le ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin annonce un premier cas de maladie sur le territoire. La maladie à coronavirus, une maladie infectieuse provoquée par un nouveau virus qui n’avait encore jamais été identifié chez l’être humain. Ce virus provoque une maladie respiratoire (analogue à la grippe) avec des symptômes comme la toux, la fièvre et, dans les cas les plus sévères, une pneumonie. Elle se propage essentiellement par contact avec une personne infectée, lorsqu’elle tousse ou éternue, ou par l’intermédiaire des gouttelettes de salive ou de sécrétions nasales. Partie de la ville chinoise de Wuhan, le coronavirus décime l’humanité toute entière. A la date où nous mettons sous presse, le Bénin a enregistré 35 cas confirmés, 16 sous traitement, 18 cas guéris et 1 décès. C’est dire qu’en matière de record en épidémie sous nos cieux, c’en est un.

De Alassane Seidou à Benjamin Hounkpatin, il faut conjurer le sort

Chacun d’eux aura été éprouvé à sa manière. Le premier avec la Fièvre hémorragique à virus Lassa (Fhvl) que va hériter le deuxième qui poursuivra avec la Dengue et maintenant le Coronavirus. Visiblement, le Dr Ignace Benjamin Hounkpatin vit un marathon. Le Gynécologue obstétricien agrégé en 2016, lorsqu’il prenait les rênes du Ministère de la santé, mardi 5 juin 2018, en remplacement à Alassane Seidou appelé du côté des infrastructures, ne pouvait s’imaginer de tels scénarii. Des défis pour lui s’enchaînent. Les expériences à y gagner seront certainement bénéfiques pour l’avenir.

Cyrience KOUGNANDE

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