Arnaud DOUMANHOUN
« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Une maxime de Pierre Corneille qu’il faudra reconsidérer face au coronavirus. 35 cas confirmés au Bénin, 18 guérisons, 1 décès enregistré et c’est déjà l’euphorie. D’aucuns prétendent déjà que les vertus du vin de palme communément appelé Sodabi font leurs preuves. Pour les autres, les tisanes de grand-mère ont pris le dessus. Ainsi, pendant que le monde est toujours en guerre contre cette pandémie, que les scientifiques de divers horizons poursuivent les recherches pour des remèdes définitifs, l’heure est à la plaisanterie face à un mal qui décime des peuples. Pourtant, il faudra redoubler de vigilance et garder les yeux rivés sur les gestes barrières préconisés dans la riposte contre le Covid-19 : lavage des mains à l’eau et au savon, port obligatoire de masque et éternuer dans le creux du coude. Simple mais efficace.
Sans doute qu’il y a une sorte de fierté dont certains peuvent se prévaloir à juste titre face aux résultats obtenus par le Bénin notamment dans sa lutte contre la propagation du Covid-19, tant en ce qui concerne la prévention que la prise en charge et le traitement des personnes infectées. C’est indéniable, les statistiques sont en faveur des mesures prises par Patrice Talon et son gouvernement. Mais, faudra-t-il s’enorgueillir au point de verser dans des élucubrations funestes alors même que le mal sévit toujours et que les personnes infectées sont encore sous traitement ?
La réponse est si évidente, pour peu que la raison soit la chose la mieux partagée. Le Coronavirus tue. Ce n’est pas du cinéma. Fort heureusement, c’est aussi un mal qui se guérit. « Notre survie individuelle et collective est entre nos mains et cela nécessitera beaucoup de sacrifices certes, d’énormes sacrifices pour certains, mais à la fin, chacun sera fier d’avoir joué sa partition, d’avoir lui aussi payé un certain prix, et d’avoir vaincu lui aussi le coronavirus », a déclaré Patrice Talon le 29 mars dernier, à la faveur d’un entretien télévisé.
C’est dire que chacun devra jouer sa partition et ceci jusqu’au bout en toute responsabilité. Le gouvernement devra donc poursuivre voire renforcer les mesures en cours afin que jamais le mal ne triomphe. Ne crions pas victoire trop tôt. Osé disait que : ‘’Les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts, ni par les plus rapides mais par ceux qui n’abandonnent jamais ...’’. Curieusement, Patrice Talon est ‘’un compétiteur né’’. Il a pris la mesure de l’enjeu et garde la foi : « Ce combat, nous allons le gagner forcément. Nous devons donc combattre le mal et le vaincre, mais sans compromettre notre survie après victoire ». Alors maintenons le cap.