Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Communales/ Refus de battre campagne sur le terrain: Pourquoi ça va faire flop

Publié le vendredi 17 avril 2020  |  Matin libre
Second
© aCotonou.com par CODIAS
Second tour des élections présidentielles de 2016
Dimanche 20 Mars 2016. Cotonou. Quelques photos des bureaux de vote sillonnée dans Cotonou pour le compte deuxième tour des élections présidentielles au Bénin.
Comment




Alors que le Bénin aussi traverse la crise sanitaire liée à la pandémie de la coronavirus, Patrice Talon, après concertation avec les Présidents d’Institutions, a décidé de maintenir les élections communales et municipales, à bonne date. En revanche, pas de campagne électorale conventionnelle visant à regrouper la foule, en prélude à ces élections. Même si cette décision a pour objectif de faire respecter les mesures prises pour lutter contre la propagation de ce mal, son respect compte tenu des pratiques qui ont toujours caractérisé les campagnes électorales au Bénin, restera à prouver.



La pandémie relative au coronavirus frappe la plupart des pays du monde avec son lot de victimes. Pendant que la majorité de ces pays renoncent provisoirement à toute action tendant à regrouper la foule, élections y comprises, afin de limiter la contagion de ce mal, le Bénin quant à lui, se distingue. Autrement dit, la lutte contre cette maladie virale plus que présente dans le pays, n’aura pas eu raison des élections communales et municipales du 17 mai prochain. Pour y arriver, le Chef de l’État avec l’onction des Présidents d’Institutions a même opté pour certains bricolages. Ainsi, pour une première fois et au grand dam du code électoral en vigueur, les candidats en lice seront privés à l’instar des caravanes, de regrouper les électeurs à la base, pour le compte de la campagne électorale. En lieu et place de ces pratiques coutumières, une autre option s’offre à eux : avoir des temps d’antenne sur des médias, pour faire passer le message aux électeurs et à minima, user des mégaphones mais sans s’arrêter. Dès lors, ces situations exceptionnelles à défaut de rien, pourront permettre à ces partis politiques en lice et par ricochet aux candidats, de faire campagne à leur manière. Ceci, sans être donc obligés d’attrouper ou de regrouper la foule. Seulement avec le recul, cette décision ne risque pas de pallier comme l’aurait voulu le Président de la république, ces regroupements. En effet, quand on sait par exemple qu’en temps de campagne, le jet d’affiches est une occasion pour les curieux et foule de se ruer vers ces affiches, de suivre le mouvement et de se regrouper enfin, il est évident que ceux qui traîneront avec ces mégaphones même s’ils n’ont pas le droit ou l’intention de s’arrêter, occasionneront des attroupements qui déboucheront sur des contacts. Mieux, la plupart des candidats à des élections ne respectent toujours pas certaines dispositions prévues par le code électoral en terme de campagne électorale. Pour preuve, les portes-à-portes à la veille des votes ont été des pratiques nocturnes toujours observées, malgré le fait qu’elles ne répondent à rien dans la loi. Déjà que ces pratiques jugées décisives pour les candidats se déroulent dans la discrétion totale, loin des caméras et regards extérieurs, il n’est pas sûr que les autorités arrivent à s’en apercevoir, si certains candidats devraient récidiver cette fois-ci. Les connaissant et compte tenu de la paupérisation grandissante qui gangrène certaines localités du pays, il faudra à coup sûr compter sur la mauvaise foi de certains candidats pour ces regroupements nocturnes et discrètes de la population, malgré le risque de contagion. En clair, le respect de cette décision par les candidats ne relèvera que d’une question d’éthique ou de morale et non de droit. A moins que le gouvernement déploie des hommes en uniformes dans toutes les maisons, durant ces deux semaines de campagne électorale.

Janvier GBEDO (Coll.)
Commentaires