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Le numérique et la digitalisation: Le Bénin en passe de devenir la plateforme de la sous-région

Publié le mardi 21 avril 2020  |  La Nation
MTN-BÉNIN
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
MTN-BÉNIN « 21Days Of YelloCare »
Cotonou le 22 juin 2018. MTN-BÉNIN « 21Days Of YelloCare » avec le ministère d`Etat chargé du plan et du développement, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le ministère de l’économie numérique et de la communication Photo : Aurelie Adam Soulé Epse Zoumarou, Ministre de l`Economie Numerique et de la Communication du Benin
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Par La Redaction,
Le chef de l’État Patrice Talon accorde du prix au secteur du numérique au point d’en faire une priorité. Le défi est grand mais pas impossible à relever surtout lorsqu’il s’agit d’offrir aux filles et fils du Bénin diverses opportunités. Ainsi, Patrice Talon et son gouvernement ont clairement affiché leur ambition d’utiliser les Tic comme élément catalyseur de la dynamique économique diverses pour la modernisation du Bénin. Pour mieux appréhender les réformes, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre du Numérique et de la Digitalisation, éclaire sur les différentes actions dans le secteur numérique et les impacts.

Madame la ministre, le numérique, ce sont six projets phares et bien d’autres déclinés en réformes et actions impliquant plusieurs secteurs d’activités.Quelle est la vision du chef de l’État dans le secteur du numérique?

Aurélie Adam Soulé Zoumarou : La vision du président Patrice Talon dans le secteur du numérique, c’est de faire du Bénin la plate-forme de services de l’Afrique de l’Ouest. Et cette vision s’est traduite par le positionnement dont bénéficie le secteur du numérique parmi les secteurs stratégiques pour la relance économique de notre pays. Vous convenez qu’il sera important de rendre hommage au président de la République pour cette noble et grande vision pour notre pays. En tant que nation, je pense que c’est une grande chance d’avoir un leader, un président de la République qui a su apprécier la place que le numérique et la digitalisation occupent. C’est la preuve, si besoin en était, que le président Patrice Talon maîtrise les enjeux de développement du xxie siècle avec cette vision-là.

Alors, finalement, le numérique est une réelle opportunité pour un pays comme le Bénin ?

Le numérique est une très grande opportunité. Et lorsque le président de la République a mis en œuvre cette vision, nous l’avons au niveau du ministère déclinée à travers notre politique sectorielle dont la déclaration a été adoptée au mois de novembre 2016. Et ensuite, le plan stratégique qui s’ensuit s’est décliné à travers les six projets phares du secteur du numérique que l’on retrouve dans le Programme d’action du gouvernement. En quatre ans de pouvoir, bien de choses ont été réalisées dans le secteur du numérique.

Quels sont les grands axes de votre secteur d’activité?

Je parlais donc des six projets phares. C’est ce qu’il faut retenir dans le Pag pour le secteur du numérique. Il s’agit du projet relatif au déploiement de l’internet haut et très haut débit sur toute l’étendue du territoire national, du projet phare relatif à la généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation, du projet relatif à la mise en œuvre de l’administration intelligente que nous appelons le
SmartGouv. A cela, il faut ajouter le passage à la télévision numérique terrestre et le développement du commerce électronique et de l’écosystème…

Que comprendre de l’installation de la fibre optique et de son impact sur les nouvelles offres de Bénin Télécoms Services?
Nous sommes là en plein dans le projet phare relatif au déploiement de l’Internet haut et très haut débit. Ce qui s’est passé, c’est qu’en 2016, lorsqu’on a établi le diagnostic du secteur du numérique, nous avons fait deux constats majeurs. Le premier, c’est qu’il y a une carence en infrastructures numériques terrestres bien que nous ayons deux câbles sous-marins qui atterrissent au Bénin. Le deuxième constat, c’est l’insuffisance d’investissement des opérateurs dans le déploiement des infrastructures terrestres. Et ces deux défis se cristallisaient autour d’une faible adoption des usages numériques. On était à peu près à 20 % de pénétration internet.
Du coup, le gouvernement a courageusement décidé d’investir massivement dans le déploiement des infrastructures numériques. Nous avons déployé plus de 2 000 kilomètres de fibre optique pour pouvoir réhabiliter notre dorsale nationale qui permet en fait du Nord jusqu’au Sud de pouvoir faire passer la fibre optique et permettre que les services soient de meilleure qualité. Ensuite, on a déployé plus de 200 kilomètres de fibres complémentaires pour que la fibre optique se rapproche des différentes communes. Au niveau de ces communes, nous avons fait ce qu’on appelle des boucles métropolitaines. Et aujourd’hui, la majorité des communes de notre pays a accès à la fibre; ce qui est important pour le développement des usages.

Et forcément une grande couverture en matière d’Internet sur l’ensemble du territoire.

Tout à fait. Aujourd’hui, nous sommes, selon les derniers chiffres de l’Arcep, à peu près à 53 % de pénétration internet.De 20 % en 2015, on est passé à 53 % en 2019. La progression est significative. L’objectif de tous ces investissements, c’est que les populations puissent bénéficier de services innovants et de qualité.

Quelle analyse faites-vous de la qualité et du coût, du rapport qualité/coût de l’internet au Bénin ?

Je pense que vous parlez de rapport qualité-prix, et ce rapport qualité-prix s’est considérablement amélioré, ces dernières années, dans notre pays. Je parlais des investissements que nous avons faits dans ce secteur et dont le but ultime est d’améliorer la qualité des services.
Nous avons apporté des infrastructures de dernière génération, modernisé le réseau d’infrastructures numériques, et il y a aujourd’hui la Société béninoise d’infrastructures numériques (La Sbin) qui reprend l’ensemble de ce patrimoine infrastructurel de l’État. Nous avons fait ces investissements pour que les populations et les entreprises aient accès à des services de qualité, donc il y a une amélioration de la qualité.
Un autre point qui concerne l’amélioration de la qualité, c’est l’Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste qui, de par la loi, a pour mission de veiller au suivi et au contrôle de la qualité de service. Et cette autorité dispose des outils et des mécanismes lui permettant de prendre les décisions pour fixer les indicateurs de qualité de service,faire des évaluations de façon périodique pour vérifier, mesurer la performance des opérateurs comme on l’appelle dans notre jargon, et un dispositif qui permet un suivi permanent de la qualité de service des opérateurs. Et d’ailleurs, les résultats de ces différentes mesures sont disponibles au niveau du régulateur. Je crois qu’il le met en ligne sur son site Internet. Donc au niveau de la qualité, il y a investissements, suivi, mesure et contrôle de la qualité de service.
Mais il y a un point important que je voudrais souligner puisque nos compatriotes nous suivent. La qualité dépend aussi de l’usage et en tant que consommateur des services de communications électroniques, il faut choisir le type d’internet qui est convenable pour l’usage que vous voulez faire. Car il y a des usages qui ne sont pas appropriés avec l’internet mobile où le ressenti du consommateur par rapport à la qualité sera négatif.

Autrement dit, faudra-t-il faire l’option adaptée à son activité, à ses besoins… ?

Tout à fait. Dans certains cas, vous allez devoir utiliser de l’internet fixe et c’est pour ça que le gouvernement a fait cette option d’investir massivement dans les infrastructures fixes. Il y a des usages convenables pour l’internet mobile, il y en a qui sont convenables pour l’internet fixe et bien sûr, il y a des usages qui peuvent s’accommoder des deux. C’est très important de le préciser.
Pour venir au prix, tout à l’heure, je parlais de la qualité et j’ai dit ce qu’on a fait. Mais est-ce que cela veut dire que les résultats en matière d’amélioration de la qualité de service sont alignés complètement avec les attentes des consommateurs pris individuellement? Nous avons aujourd’hui à peu près 6 500 000 utilisateurs de l’internet dans notre pays. Cela veut dire 6 500 000 attentes individuelles. Alors que les mesures sont faites de façon à prendre en compte l’ensemble des utilisateurs, le prix c’est pareil. Les outils permettent de veiller à ce que les opérateurs respectent les encadrements qui sont faits par l’Arcep. Et l’on a des indicateurs qui permettent aussi de savoir que le Bénin fait partie des pays où l’amorçabilité de l’internet est quand même assez bonne.
L’Alliance pour un Internet abordable en 2018 nous a classé quatrième parmi les pays de l’Uemoa en matière de prix d’accès aux communications électroniques et l’année dernière, nous étions, en matière d’amorçabilité, au-dessus de la moyenne africaine. Quand on regarde aussi un rapport qui est important, qui est le rapport entre 1Go de données et les revenus mensuels moyens du pays, on est passé de 16 % en 2015 à 6 % en 2019. Ça veut dire une évolution en matière d’amorçabilité.
Nous continuons d’intensifier les efforts toujours pour améliorer la qualité de service, pour permettre que les prix soient abordables, et également des services innovants. C’est important de voir en fait que des efforts sont faits et qu’ils vont continuer parce que c’est une amélioration continue. Comme je le disais, la qualité, c’est beaucoup de choses, c’est beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte. L’Arcep a mis en place aussi un mécanisme d’écoute des consommateurs, et fait donc des enquêtes. Tout cela permet d’entrer dans une dynamique qui amène vers cette amélioration continue et je pense que c’est ça qu’il faut retenir. Les opérateurs également qui servent ces clients ont à cœur de prendre en compte la perception des clients sur la qualité de service et d’améliorer leurs services. Nous allons continuer à y veiller parce que ça dépend en fait de l’adoption des usages numériques.


Que doit-on entendre par l’école de la fibre optique, Mme la ministre ?

L’école de la fibre, toujours dans le cadre du projet phare de déploiement de l’internet haut débit et très haut débit,c’est un établissement que nous allons ouvrir dans notre pays pour constituer un vivier de compétences locales dans les métiers de la fibre optique. Cette école est nécessaire parce que, dans le secteur, nous avons fait beaucoup d’investissements et il a besoin de compétences pour maintenir ces investissements et mettre en oeuvre les nouveaux projets de déploiement qui ne vont pas manquer. Aujourd’hui, à travers les études qui ont été faites, nous estimons à plus de 400 d’ici 2025, le nombre de personnes qu’il faut former dans ces métiers pour le Bénin et à peu près le même nombre pour la sous-région. Donc, cette école sera mise en place pour apporter la formation professionnelle,l’enseignement technique autour des métiers de la fibre.

Mme la ministre, votre secteur d’activités impacte et implique plusieurs autres domaines. C’est ce qui explique la généralisation du numérique dans le secteur de l’éducation . Mme la ministre, vous voici au service de l’éducation …

Tout à fait! Comme j’ai eu à le dire, le numérique a trouvé son chemin dans nos écoles et c’est très heureux parce que le président Talon nous a demandé de préparer les générations futures aux défis d’aujourd’hui et de demain. Et les préparer, c’est donner à ces jeunes élèves les compétences dont ils auront besoin plus tard dans leur vie professionnelle et autres.

Pourquoi avoir mis en place les 48 points numériques communautaires ?

Déjà, il est utile que nos compatriotes comprennent que nous avons abordé ainsi le projet phare sur la généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation. Les points numériques communautaires sont des espaces que nous avons mis en place au niveau des communes de notre pays pour donner accès à trois services essentiels à la population. Le premier service, c’est celui d’avoir une salle composée de dix ordinateurs par commune avec d’autres ressources numériques et informatiques qui permettent de pouvoir avoir un accès à internet haut débit et aussi bénéficier de formation.
Le deuxième service, c’est que nous avons déployé à certains endroits à haute fréquentation comme les maisons des jeunes, des bornes Wifi qui permettent aux personnes qui les fréquentent de pouvoir y avoir un accès également mais gratuitement cette fois-ci.
Et le troisième service, c’est qu’en amenant ces points numériques dans ces communes, les administrations, les structures privées, les Ong, toutes les organisations et même les ménages peuvent souscrire à des offres. Tout à l’heure, je parlais de l’internet fixe, donc à des offres de fourniture d’internet fixe.
Les Pnc (Points numériques communautaires) servent à rapprocher le haut débit de nos populations, de nos entreprises, quel que soit l’endroit où elles se trouvent sur le territoire. On en a déployé quarante aujourd’hui servant ainsi plus d’un million de nos compatriotes et les retours sont très positifs parce que ces Pnc sont fréquentés par toutes les catégories socio professionnelles de notre pays : les artisans, les jeunes, les élèves, les vieux, tous ceux qui ont besoin d’avoir accès à internet et aussi de se former à l’utilisation des outils internet.
Je pense que vous avez confondu les points numériques communautaires et les salles numériques dans les établissements, les salles multimédias. Ces salles, qui sont une autre composante de ce projet phare que nous sommes entrain d’aborder, sont déployées dans les établissements scolaires. Aujourd’hui, grâce au déploiement de ces 28 salles, nous avons touché 37 000 apprenants dans les établissements scolaires de notre pays. Nous avons touché plus de 2 000 enseignants qui peuvent donc utiliser des ressources pédagogiques numériques pour améliorer leurs enseignements. Ce sont des points avec entre 30 et 40 ordinateurs et les élèves peuvent bénéficier de ces ressources. On a formé aussi près de 70 points focaux dans les établissements, des enseignants…Ce sont les classes numériques.

Mais jusque-là, tous les établissements du Bénin n’en disposent pas encore. Qu’est-ce qui est prévu pour l’étendre à tout le pays ?

Ce que nous avons fait jusqu’ici, c’est que nous avons déployé 12 salles numériques dans l’enseignement maternel et primaire, 12 dans l’enseignement secondaire, ça fait 24 à raison de 2 par département de notre pays plus deux lycées de jeunes filles et deux lycées d’excellence dont le prytanée militaire. Donc, 28 au total. Cette année, il est prévu de déployer également dans 24 autres établissements, et avec le développement de la stratégie de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, le numérique va continuer à entrer dans les établissements scolaires.
C’est un début, ce n’est pas une fin. Bien au contraire! Nous allons continuer à le faire et l’objectif c’est que chaque élève de notre pays puisse avoir accès à ces ressources et pouvoir les utiliser.


Que peut-on comprendre par Mou et l’évaluation du personnel de l’administration, la pertinence des centres de certification?

Le Mou que vous évoquez, c’est un protocole d’accord Memorandun of Understanding que nous avons signé avec Icdl. Icdl c’est un acronyme, mais il faut comprendre que c’est une certification donc une normalisation des compétences dans les outils informatiques. Des compétences qui peuvent aller des compétences de base à des compétences plus avancées dans certains outils que nous utilisons comme Word, Excel …un certain nombre d’outils informatiques et l’utilisation de l’ordinateur.
Nous avons signé ce protocole d’accord avec Icdl, qui est un organisme à but non lucratif, qui promeut le développement des compétences numériques dans le monde entier,parce que nous pensons qu’il faut doter chaque citoyen béninois de ces compétences. Chacun à son niveau, quelles que soient ses occupations, quel que soit son quotidien, a besoin, à un moment donné, d’utiliser le numérique, ne serait-ce que par le portable. Donc, ce Mou a été signé et ensuite le gouvernement nous a donné l’autorisation de procéder à l’évaluation du personnel de l’administration. Nous sommes en train de mener beaucoup de projets, de mettre en place des plateformes numériques au niveau de l’administration. Donc à la suite de l’évaluation qui est déjà faite, nous allons pouvoir procéder à la phase de mise à jour de ces compétences au niveau du personnel de l’administration.

Qu’avez-vous à dire sur le Bénin digital tour?

Le Bénin digital tour, toujours au sein de ce projet phare de généralisation de l’usage du numérique par l’éducation et la formation, c’est un tour que nous faisons à travers le pays pour former toutes les catégories socio-professionnelles qu’on rencontre à l’usage de l’outil numérique. En 2018, lorsque nous avons fait la première édition du Bénin digital tour, nous avons formé à peu près 1250 personnes, toutes catégories confondues : élèves, artisans, enseignants, personnes travaillant pour des structures administratives privées, etc. Et en 2020, nous prévoyons de former 11 000 personnes en utilisant justement tous les centres que nous avons déployés : les Pnc, les salles numériques;ce qui permettra d’avoir un impact plus grand. Donc, ce tour sert à amener les compétences numériques, en tout cas les formations au plus près des populations.

Finalement, la généralisation de l’usage du numérique est réellement en marche…

Tout à fait !C’est bien notre objectif et c’est ce que nous sommes en train de mettre en œuvre et les témoignages sont là. Nos compatriotes sont très heureux de pouvoir bénéficier de ces compétences, de ces outils que nous mettons au plus près d’eux dans les différentes communes.

Où en sommes-nous réellement dans la construction du réseau national d’éducation et de recherche?

Un volet très important de ce projet phare, c’est vraiment le réseau béninois d’éducation et de recherche. Effectivement, parce que cela s’adresse à une cible très importante pour le gouvernement, la cible estudiantine. Ce sont nos universités, nos centres de recherche, les étudiants du Bénin. Ce projet vise à apporter la connectivité haut débit dans nos universités et nos centres de recherche. Ensuite, ce réseau béninois d’éducation et de recherche est constitué d’une interconnexion de l’ensemble de nos universités et centres de recherche de façon à leur permettre de partager des ressources. Ce réseau ainsi constitué par cette interconnexion est lui-même connecté au réseau ouest-africain d’éducation et de recherche, le réseau wacren notamment et le réseau wacren est lui-même connecté au réseau mondial d’éducation et de recherche.
En pratique, qu’est-ce que cela veut dire ? Un étudiant qui est à Parakou ou qui est à l’Université d’Abomey-Calavi peut avoir accès à des ressources qui se trouvent à Singapour, à l’Université de Havard, n’importe où dans le monde. Ça ouvre le monde du savoir et ça fait que nos étudiants pourront avoir accès à ce monde du savoir. Donc, nous développons aujourd’hui ce réseau, nous en sommes à l’étape de mise en œuvre technique, c’est-à-dire qu’aujourd’hui, nous avons des équipes qui sont au niveau des dix cités universitaires qui constituent la phase 1 de ce projet et qui sont en train de faire les câblages, les mises en ordre techniques, le génie civil. Ensuite, on procédera à la configuration des équipements et on mettra par-dessus toutes les plateformes applicatives, la téléphonie sûreté, les conférences téléphoniques et toutes les ressources pédagogiques pour les étudiants.

Abordons le portail national des services publics. On se posait des questions sur sa faisabilité. Il y a quelques jours, le portail national des services publics est désormais une réalité.

Je vous avais dit que l’année 2020 verrait naitre ce portail national des services publics du Bénin. Eh bien nous y voilà aujourd’hui! C’est un pas majeur parce que l’administration publique représente l’interface entre l’Etat et les citoyens, entre l’Etat et les entreprises. Nous avons aujourd’hui un portail abouti et sécurisé. Nous avons bâti des compétences locales avec la mise en place de ce portail qui fait que notre pays est la plateforme de services numériques pour l’Afrique de l’Ouest.
Aujourd’hui, nous avons un peu moins de 300 services. Nous arrivons à capturer seulement l’information dont nous avons besoin et à composer, s’il s’agit d’un certificat de nationalité ou autres, ce document de manière automatique et à le valider avant de le délivrer. Donc, il y a derrière le portail une technologie importante, une technologie majeure que constitue cette interopérabilité du système informatique.

Est-ce qu’il n’y a pas de risque que, par exemple, quelqu’un prenne le Npi d’une autre personne, renseigne une autre adresse mail et qu’il y ait usurpation d’identité ?

A partir du moment où vous avez votre numéro Npi, vous avez, sur le portail, pour la première fois, la possibilité de créer votre compte. Vous avez une interface qui est assez simple et qui va vous demander d’entrer votre numéro Npi, vous avez un pass word, c’est-à-dire un mot de passe envoyé sur votre téléphone pour être sûr que la personne qui est allée récupérer le numéro Npi est bien celle qui s’est connectée sur le portail et qui a donc son téléphone en main en ce moment-là.

Le portail national des services publics est désormais une réalité, on l’a vu, vous l’avez lancé. Madame la ministre, désormais on peut recourir à n’importe quel service aujourd’hui via le digital…

C’est vraiment cela. Les citoyens, les entreprises peuvent désormais interagir avec l’administration, bénéficier des services publics fournis par l’administration. De n’importe où, vous avez votre ordinateur, votre téléphone portable, vous avez un dispositif de réception, vous pouvez aller sur www.service-public.bj et avoir accès à des informations en ligne sur plus de 250 services. Des informations comme les pièces à réunir pour avoir accès à tel service public, où il faut aller pour se faire délivrer telle pièce… aussitôt vous avez la réponse.
Parmi ces 250 services, il y en a que vous pouvez consommer directement en ligne en soumettant votre demande en ligne et, pour certains services déjà, nous avons eu un processus abouti qui vous permet de payer en ligne et de pouvoir avoir accès à votre document. Si vous aviez l’habitude de le retirer dans l’administration, vous l’obtenez directement en ligne. C’est pour ça que je dis que le portail est abouti. Aujourd‘hui, dans la sous-région, je peux vous dire que notre portail va servir de référence. C’est le premier portail de la sous-région qui intègre une identification sur des citoyens à travers une utilisation Npi et c’est entièrement sécurisé et bâti sur une plateforme d’interopérabilité; ce qui est aussi une innovation majeure que nous avons faite dans notre pays.


Et un réel gain de temps avec ce portail national des services publics. Désormais, les déplacements pour avoir des renseignements, est-ce fini?

Tout à fait. Ce portail des services est la matérialisation de la volonté du gouvernement du président de la République de réllement moderniser notre administration publique et de mettre l’usager au centre de la fourniture des services publics. C’est un gain de temps pour les usagers, avec plus de transparence aussi parce que vous pouvez faire toute votre transaction en ligne et avoir votre document directement et, bien entendu, c’est l’assurance que tous les usagers sont traités de façon égale, vu que l’outil numérique ne fait pas de discrimination.

Que comprendre de la plateforme d’interopérabilité, du Si gouvernemental ?

La plateforme d’interopérabilité est une plateforme, un dispositif qui permet l’échange sécurisé des données entre les structures administratives. L’efficacité d’une administration publique vient de ce que la transmission d’informations entre les structures administratives se fait de façon fluide, rapide et avec de la sécurité. Donc, cette plateforme que nous avons mise en place et qui est une technologie très évoluée sert à cela. Grâce à cela, des structures de l’administration comme les directions départementales peuvent s’envoyer des données de façon périodique, des données de qualité qu’on peut tracer. Cela permet en fait une meilleure efficacité de l’administration et nous avons aussi bâti notre portail national des services publics sur cette plateforme; ce qui en fait un portail fortement évolué où l’on n’a pas bidouillé des bases de données. Nous avons, au niveau de notre projet phare de l’administration intelligente, mis en œuvre les technologies les plus récentes et les technologies les plus évoluées pour gagner en efficacité et en temps également.

Où en est le Bénin dans la transformation digitale des domaines d’activités telles que les finances, l’éducation, l’agriculture et autres?

Depuis le début de cet entretien, on parle du numérique, on parle des six projets phares qui sont les socles mis en place dans le secteur du numérique mais à côté de ça, il y a tout ce que le numérique apporte à tous les autres secteurs d’activités parce que le numérique est un secteur d’activités transversal et permet d’optimiser tous les autres domaines d’activités.
Dans le secteur de la santé par exemple, on peut dématérialiser les dossiers des patients de façon que, si vous êtes en mission à Parakou par exemple, et que vous devrez aller au Centre hospitalier universitaire de Parakou, le médecin qui vous traite puisse avoir accès à votre dossier qui est habituellement à Cotonou votre lieu de résidence. Pour l’agriculture, les agriculteurs peuvent avoir accès aux données sur les marchés pour savoir comment gérer leur stock…. Autant de choses que le numérique apporte. La transversalité de notre secteur fait que nous avons beaucoup de socles que nous pouvons apporter dans chaque domaine d’activité.

Nous ne pouvons évoquer la question du numérique et de la digitalisation au Bénin sans aborder ce projet du gouvernement qui est l’avènement de la Tnt. Qu’en est-il?

Le passage à la Tnt est un autre projet phare du secteur du numérique. Le socle nécessaire pour la Tnt est bâti complètement. Nous avons aujourd’hui, dans le pays, 29 sites qui sont terminés, qui ont tout le dispositif d’équipements qu’il faut pour que la diffusion en Tnt se fasse. Le conseil des ministres a adopté les textes y relatifs. Ce qu’il y a à faire maintenant, c’est de s’assurer qu’on lance la Tnt, que ce lancement est réussi et que derrière, l’exploitation est pérennisée.

Quand le lancement aura-t-il lieu ?

Ce que nous savons avec certitude est que le gouvernement prend les dispositions pour que l’exploitation de la Tnt soit une réussite dans notre pays. La chose la plus diificile dans la Tnt est déjà effectuée aujourd’hui chez nous. C’est l’infrastructure, l’équipement. Ce qui reste est la partie de réception dans les ménages. Le gouvernement est en train d’examiner toutes les options pour une exploitation réussie de la Tnt.

Qu’avez-vous à nous dire sur l’entrepreneuriat numérique?

L’entreprenariat numérique est très important;Car c’est l’apport d’une bonne dynamique aux acteurs du secteur. Le Fonds d’appui à l’entrepreneuriat numérique vient en appui pour développer l’écosystème et ce fonds va servir à donner des appuis au niveau de l’amorçage pour certaines de ces jeunes entreprises, les start-up. Ce fonds permettra aussi de mettre en synergie l’ensemble de l’écosystème.Cet appui vient donner une implusion forte à l’écosystème.

Révision du code du numérique demandée par Amnesty International. Qu’en pensez-vous ?

Relire le code du numérique sur la base des raisons que vous avez invoquées revient, de mon point de vue, à réduire les 644 articles à une dizaine d’articles qui traitent des questions liées aux manquements prévus dans le code. Cela me parait extrêmement préoccupant de réduire le code à cette dizaine de dispositions. Il est important que nos compatriotes sachent que le code du numérique,c’est sept livres qui traitent de questions importantes pour le secteur, des questions relatives aux communications électroniques, à la protection des données personnelles, à la confiance numérique, aux outils et écrits électroniques, à la lutte contre la cybercriminalité. De même, le code n’est pas venu inventer les délits. Il est plutôt venu pour s’assurer que les outils numériques ne servent pas à faciliter les délits ou à en aggraver les conséquences.
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