C’est désormais officiel. Le parti Moele-Bénin soutiendra la liste Union progressiste (Up) pour le compte des élections communales et municipales prochaines. Moele-Bénin se résout à cette collaboration après un deuxième échec à participer à une élection au Bénin. Même si pour l’instant, il s’agit d’un rapprochement dans le cadre des communales, cela pourrait aller au-delà d’une collaboration de circonstance, vu la succession de certains faits et propos pas anodins aussi bien des responsables de l’Up que de Moele-Bénin.
Out des élections communales et municipales du 17 mai prochain, Moele-Bénin se rapproche de l’Up. Selon un communiqué conjoint signé de Jacques Ayadji et de Bruno Amoussou, les deux partis s’engagent à collaborer, conviennent de la mutualisation de leurs efforts pour une victoire massive de l’Union progressiste (Up) au soir du 17 mai. Peu avant, un post publié à cet effet par le Secrétaire général de Moele Bénin, Céphise Beo-Aguiar, avait annoncé les couleurs. Si cette nouvelle peut paraître curieuse pour certains, elle l’est moins pour d’autres. Pour cause, Matin Libre y avait déjà songé. En effet, dans plusieurs de ses parutions, dont celle du 11 novembre 2019, votre journal avait déjà jeté les dés d’une probable fusion entre ces deux partis politiques de la mouvance au pouvoir comme véritable fil d’Ariane pour Moele-Bénin, vu les réalités socio-politiques du moment. Ceci, compte tenu, à l’instar d’autres faits, des propos tenus le 3 novembre à Abomey par Lazare Sèhoueto, membre fondateur de l’Up, au congrès extraordinaire du parti. « L’Union progressiste et Moele Bénin viennent de la même école. Je suis venu vous dire qu’il faut envisager dans les mois et années à venir une fusion », avait ainsi prédit ce représentant de l’Up à ce congrès. Après les analyses de Matin Libre sur ce que sous-entend cette portion de phrase de cette personnalité qui, plus est, Conseiller politique du chef de l’Etat, le Président du parti Jacques Ayadji avait pris le contre-pied parfait de ces observations. Il avait évoqué que toute idée allant dans le sens d’une fusion entre ces deux partis politiques, relèverait d’un pur fantasme, une illusion. C’est vrai, l’heure n’est pas encore à la fusion. Mais quand on analyse les faits, corroborés aujourd’hui par le soutien du parti à l’Up, en est-on vraiment loin ? Jacques Ayadji et son parti, au lieu d’une analyse globale et futuriste se cantonnaient juste au présent, pour balayer de revers de main les velléités de l’Up à absorber Moele-Bénin. Il a fallu donc que le parti essuie deux échecs cuisants et successifs dans sa participation aux élections législatives, communales et municipales, et le discours change déjà peu à peu. Ainsi, du refus total de toute idée de fusion, Moele-Bénin accepte l’idée de rapprochement, de collaboration avec l’Up dans le cadre des communales. On voyait cela venir, surtout avec la sanction infligée à Ulrich Déhou, secrétaire national à l’emploi et directeur de protocole de Moele-Bénin, pour son recours contre la candidature de Luc Atrokpo à Cotonou.
La fusion, la finalité…?
Pour l’heure, le parti fait l’option d’une simple collaboration avec l’Up dans le cadre des joutes électorales prochaines. Mais, déjà qu’il ne peut plus participer à une quelconque élection majeure au Bénin avant 2026, le risque pour que ses militants se démotivent, est grand. Même si les responsables essayent de tenir, pour les militants, c’est une autre paire de manches. Déjà que cette collaboration existe désormais, certains d’entre eux peuvent se demander pourquoi ne pas alors remplir les formalités et rejoindre directement l’Up ? A quoi bon d’être dans Moele-Bénin pour soutenir l’Up, si on peut être un membre actif de l’Up ? Avec ce soutien, la brèche est ouverte pour les militants, le boulevard leur est dressé. Que deviendra alors Moele-Bénin dans ces conditions. Sa survie n’est-elle pas déjà compromise ? Le cas échéant, la fusion n’est-elle pas la seule option pour Jacques Ayadji et ses lieutenants?