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Extradition au Bénin de Patrice Talon: décision mercredi à Paris
Publié le mardi 3 decembre 2013   |  AFP


Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon, un ancien proche du président Thomas Boni Yayi


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PARIS- La cour d’appel de Paris rend mercredi son avis
sur la demande d’extradition de l’homme d’affaires Patrice Talon au Bénin, où cet ancien proche du président Thomas Boni Yayi est accusé d’avoir ourdi un plan pour l’éliminer.

Lors de l’audience du 23 octobre, devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel, l’avocat général avait émis un avis défavorable à cette extradition, estimant que les conditions d’une justice équitable dans ce pays d’Afrique de l’Ouest n’étaient pas réunies.

La décision sera rendue à deux jours de l’ouverture d’un sommet sur la
sécurité réunissant les pays africains à Paris, où sont attendus une
quarantaine de dirigeants, dont le président béninois

Longtemps proche de M. Boni Yayi, incontournable dans les secteurs clé du coton et du port de Cotonou, Patrice Talon, 55 ans, avait été accusé fin octobre 2012 d’avoir fomenté depuis l’étranger un complot pour empoisonner le président et l’éliminer de la vie politique. A l’époque, il était déjà poursuivi au Bénin dans des affaires de malversations et avait fui son pays, avant d’être arrêté en France et placé sous contrôle judiciaire.

Pour ses avocats, il est victime d’un "coup monté".
Selon l’accusation au Bénin, son plan aurait consisté à remplacer les
médicaments du président par des produits toxiques, et le complot aurait été déjoué in extremis. Des proches du président, dont son médecin personnel, sa nièce et gouvernante et un ancien ministre avaient été arrêtés en octobre 2012.

Ils ont bénéficié d’un non-lieu du juge d’instruction, confirmé par la cour d’appel de Cotonou, mais sont toujours détenus après un pourvoi en cassation du président béninois.

D’après Cotonou, les déclarations de ces complices présumés confondent
Patrice Talon et son bras droit Olivier Boko, lui aussi réclamé par le Bénin, comme commanditaires de cette tentative avortée d’empoisonnement

Mais à Paris, l’avocat général de la cour d’appel a jugé le dossier"absolument (...) pas complet". Il a souligné la mésaventure survenue au juge d’instruction Angelo Houssou, qui avait ordonné un non lieu général le 17 mai et avait été arrêté le même jour, "comme un malfaiteur", alors qu’il tentait de franchir la frontière nigériane.

Cet épisode a rebondi ce week-end, le juge Houssou parvenant à fuir aux États-Unis, où il a demandé l’asile politique. Dans un nouveau mémoire transmis à la justice française fin novembre, le Bénin assure que le juge était menacé par Patrice Talon.

L’avocat général avait aussi relevé que la peine de mort n’avait pas
disparu au Bénin, même si elle n’est plus appliquée.
Si la cour d’appel de Paris émet un avis favorable à l’extradition, Patrice Talon pourra se pourvoir en cassation.

arb/jac/ao/ed

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