Le quinquina pousse au Pérou. Cet arbre, qui figure sur le blason national, produit une substance aux nombreuses propriétés médicinales, la quinine, sur laquelle se sont basés les scientifiques pour synthétiser la chloroquine. Mais le quinquina est aujourd’hui menacé d’extinction.
C’est dans les forêts humides des Andes péruviennes, à près de 2 000 m d’altitude, que poussent 19 des 24 espèces de quinquina au monde. Le quinquina, c’est cet arbuste connu pour son écorce, dont est extraite la quinine, une substance naturelle utilisée dès le XVIIe siècle par les peuples précolombiens pour ses multiples propriétés médicinales.
Comme l’explique Fatima Marcelo Bazan, ingénieure forestier de l’Institut national de l’innovation agricole (INIA), « la quinine s’utilise pour soigner les infections virales, la fièvre, mais aussi certaines inflammations et douleurs. Elle a aussi des propriétés anti- cancérigènes et permet de traiter les problèmes cardiaques ».
La quinine a aussi longtemps été le seul remède efficace contre le paludisme (ou malaria). Utilisé notamment par les Européens, jusqu’au milieu du XXe siècle, « il y a eu une forte demande de quinine dans les années 1930-1940 pour combattre le paludisme qui a touché un grand nombre d’Européens. A cause de cette forte demande, le quinquina a été décimé », raconte l’ingénieure péruvienne.
C’est pour cette raison, mais aussi parce qu’ils cherchaient une substance moins toxique que la quinine, que les scientifiques ont synthétisé la chloroquine, utilisée depuis dans le traitement du paludisme à la place de la quinine. Mais cela n’a pas suffi à sauver le quinquina. « Actuellement, le quinquina est menacé d’extinction car il n’y a jamais eu de plan pour sa préservation. Et le peu d’arbres qui restent sont détruits par la déforestation et l’activité agricole qui empiète de plus en plus sur les forêts andines, où pousse le quinquina », déplore Fatima Marcelo Bazan.
Pour lutter contre son extinction, le ministère de l’Agriculture péruvien a prévu de planter 20 000 quinquinas à l’occasion du bicentenaire du Pérou en 2021. Une démarche symbolique qui s’accompagnera d’un plan de conservation et de préservation de l’espèce.
Source : RFI