Les députés ont mis en place une organisation à l’interne de leur groupe parlementaire pour assurer leur participation aux travaux en plénière. Ce qui rend du coup inutile toute proposition relative à la tenue des travaux parlementaires par visioconférence afin de contrer le risque de propagation de la pandémie du Covid-19 au palais des gouverneurs à Porto-Novo.
Il est possible pour l’Assemblée nationale de faire tenir ses séances plénières par visioconférence afin de contrer le risque de propagation de la pandémie du coronavirus au palais des gouverneurs à Porto-Novo. Mais l’institution parlementaire devrait débourser près de 200 millions FCfa pour gagner ce pari. L’information a été lâchée par le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou, mardi 14 avril dernier, dans ses éléments de réponses aux préoccupations de ses collègues lors de la présentation de son rapport d’activités sur la période allant du 1er octobre 2019 au 31 mars dernier.
En fait, tout est parti de certains députés qui sont revenus sur l’interdiction par le gouvernement des rassemblements dépassant 10 personnes. Cette exigence est difficile voire impossible à être respectée par une institution comme l’Assemblée nationale composée de 83 députés et dont certaines de ces décisions doivent être prises à une certaine majorité qualifiée de ses membres présents. L’idée de tenir les séances plénières par visioconférence n’était donc pas mal comme proposition. Un peu comme le fait d’ailleurs le gouvernement qui tient depuis quelques jours ses Conseils des ministres par visioconférence pour éviter tout risque de contamination au Covid-19. L’on se rappelle aussi que le président de la République, Patrice Talon a récemment tenu par visioconférence, une réunion avec les présidents des institutions de la République et la Commission électorale nationale autonomie (Cena), laquelle réunion a débouché sur le maintien des élections communales à la date du 17 mai prochain. Toutes choses qui montrent l’efficacité de la technique de la visioconférence. Seulement, le président de l’Assemblée nationale a estimé ce coût de 200 millions FCfa onéreux et difficile à supporter par le budget du Parlement.
Ecart d’un mètre entre députés
Surtout qu’il s’agit d’une dépense imprévue. Mais l’Assemblée nationale n’est pas restée les bras croisés. Elle a multiplié les actions pour notamment faire respecter la distanciation sécuritaire d’un mètre à l’intérieur de l’hémicycle comme c’est le cas depuis l’ouverture, mardi 7 avril dernier, des travaux de la première session ordinaire de l’année 2020. Mieux, dans le but de tenir toujours le pari, les députés ont opté, informent certaines sources, pour une présence tournante à l’hémicycle. Ils auraient mis en place une certaine organisation au sein de chacun des deux groupes parlementaires pour que la participation aux travaux en plénière soit faite groupe par groupe ou en tenant compte de la disponibilité de tel ou tel député. De sorte que le Parlement ne se retrouve pas en surnombre de députés de nature à rendre difficile la réalisation de la distanciation sécuritaire d’un mètre. Puisque la capacité technique de l’hémicycle serait au plus de 45 députés si le Parlement doit respecter rigoureusement cet espacement d’un mètre, informent les mêmes indiscrétions. Chaque groupe parlementaire gère la situation à sa manière pour permettre à l’institution parlementaire de ne pas être bloquée et de tourner normalement par ces temps de Covid-19. Bien qu’elle ne soit pas formelle, cette mesure d’usage en interne des groupes parlementaires vient renforcer les nombreuses autres prises par le président de l’Assemblée nationale pour éviter toute contamination au coronavirus au Parlement. Lesquelles dispositions concernent entre autres le respect des gestes barrières à travers la distribution de masques à tous les députés, ainsi qu’aux personnels civil et militaire, l’installation de dispositifs de lavage des mains à plusieurs endroits du palais des gouverneurs et au niveau de ses services annexes et la prise de la température de chaque usager de l’Assemblée nationale.
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Encadré
Assemblée nationale: Trois dossiers sur la sécurité routière en examen ce jeudi
Les députés tiennent une séance plénière ce jeudi 23 avril à partir de 10 h au palais des gouverneurs à Porto-Novo. Ils sont invités à examiner trois projets de lois portant autorisation d’adhésion du Bénin à des textes internationaux. Il s’agit du projet de loi portant autorisation d’adhésion à la Convention de 1968 sur la signalisation routière, adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, le 08 novembre 1968, du projet de loi portant autorisation d’adhésion à la Convention des Nations Unies sur la circulation routière adoptée à Vienne le 08 novembre 1968 et du projet de loi portant autorisation de ratification de la Charte africaine sur la sécurité routière adoptée à Addis-Abeba ( Ethiopie) le 31 janvier 2016. Le sort de chacun de ces trois dossiers sera connu à l’issue de la séance plénière de ce jour convoquée par le président de l’Assemblée nationale, Louis Vlavonou.
Th. C. N.