La pandémie du Covid-19 continue de sévir sur tous les continents. Même si en Afrique, le décompte macabre n’est pas élevé, le mal sert de fonds de commerce pour les plus ingénieux qui surfent sur la peur et le stress qu’engendre cette pandémie pour faire leur business.
Le malheur des uns fait c’est le bonheur des autres, dit l’adage. Aussi, au Bénin, le commerce le plus florissant ces derniers temps, est la vente des bavettes, ces fameux cache-nez encore appelés masques faciaux. Ils circulent partout. Y compris au bord des artères et dans des boutiques de fortune. Des bavettes fabriquées parfois sans aucun respect des normes d’efficacité, certaines étant même découpées dans des fripes.
Au cours de ce week-end, beaucoup ont été estomaqués de voir circuler sur les réseaux sociaux des images de jeunes dames qui lavent un tas de bavettes usagées qu’elles ont dû ramasser dans la nature. Une fois lessivées, ces bavettes seront, au meilleur des cas, repassées, recyclées pour la vente afin d’être réutilisées par d’innocents acheteurs, victimes de ces commerçants véreux.
Des coupons taillés dansles fripes
Dans les villes d’Abomey et de Bohicon, ils sont nombreux, ces vendeurs qui circulent en proposant des bavettes ”artisanales” au public. Ces bouts de tissu cousus dans des ateliers aux coins de rue, ont la particularité de ne répondre à aucune norme.
Alice et Stéphanie, deux jeunes filles, à peine âgées de 12 ans, sont des apprenties dans un atelier de couture à Bohicon. Tous les matins, depuis la semaine dernière, leur “patron” leur confie chacune trente exemplaires de ce qui ferait office de cache-nez, vendu à 50 f l’unité. Leur mission : se promener de Bohicon à Abomey toute la journée pour écouler leur marchandise, des coupons taillés dans des fripes et du reste exposés à la poussière pour en rajouter à la gravité de la situation.
Chose curieuse, ces jeunes “vendeuses” n’en portent pas elles-mêmes. L’intention ainsi affichée serait juste de se faire un peu d’argent, tirant profit de cette pandémie avec des produits qui ne respectent pas les normes.
Et des cas du genre sont légion aujourd’hui à travers les rues et carrefours. Non pas qu’il faut prendre en défiance l’artisanat local, mais il est question de santé publique, avec laquelle on ne saurait transiger au point de s’accommoder des solutions d’amateur. Autant que le masque facial artisanal de piteuse qualité, il y a des solutions miracles proposées dans la perspective de guérir du mal de l’heure, dont il faut se méfier.