Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article
Économie

Covid-19 / Annulation de la dette des pays africains: Wadagni préfère plutôt l’accès à de nouveaux crédits

Publié le vendredi 24 avril 2020  |  Matin libre
Réunion
© aCotonou.com par MC
Réunion ordinaire du Conseil des ministre de l`UEMOA
Dakar, le 20 décembre 2019 - Le Conseil des ministres de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a tenu une réunion ordinaire, ce vendredi 20 décembre, à Dakar, au siège de la BCEAO. Photo : Romuald Wadagni, ministre de l`Économie et des finances du Bénin, président du Conseil
Comment


Le Ministre des finances du Bénin, Romuald Wadagni, est monté au créneau hier, jeudi 23 avril 2020, via le magazine Jeune Afrique, afin de partager sa position et celle du Bénin dirigé par Patrice Talon, sur le débat relatif à l’annulation de la dette des pays africains, pour lutter contre la pandémie liée au coronavirus. Contrairement à plusieurs États qui préfèrent l’annulation pure et simple de cette dette, le Bénin, à travers son argentier national, prône plutôt l’accès de nouveaux crédits, pour sauver ces pays.

Le Bénin dévoile sa position officielle, vis-à-vis de l’annulation de la dette des pays africains, dans la lutte contre la Covid-19. Et c’est au Ministre Romuald Wadagni avec l’onction du Président Patrice Talon, d’assumer et de défendre publiquement cette position. Si plusieurs Chefs d’Etat comme Emmanuel Macron de la France et Macky Sall du Sénégal optent pour l’annulation de cette dette, ce n’est pas le cas du Bénin. « Ces solutions, malgré la marge budgétaire immédiate qu’elles offrent, ne répondent pas aux enjeux cités plus haut et présentent d’importants inconvénients à court et moyen termes. En effet, les dépenses des États sont appelées à croître rapidement pour contrer la propagation de la pandémie alors même qu’il faut continuer à faire face aux défis du développement. À ce constat, s’ajoute la chute importante des recettes qui vient réduire davantage les marges budgétaires. L’allègement de la dette ou un moratoire constitue dans ce contexte, un appel à l’indulgence des créanciers et n’apporte pas de solutions structurelles aux difficultés des États (…). Au-delà des agences de notation qui pourraient sanctionner le non-respect d’une échéance de prêt, tous les efforts fournis par nos pays pour améliorer le climat des affaires et la perception de risque présentée dans les classifications de l’OCDE notamment et utilisée pour définir le taux d’emprunt de nombreux prêts, ne seront qu’anéantis », a-t-il soutenu. Contrairement donc à ces pays, le Bénin pense que l’accès à de nouveaux crédits, mais avec de la bonne dette et à taux réduits à longue maturité au même titre que les pays développés ; permettra plutôt de sauver l’économie de ces pays africains, face à cette crise. En effet, dans ses explications, le Ministre Romuald Wadagni affirme que les économies africaines déjà sujettes aux multiples conséquences des problèmes mondiaux, devraient dans le bon droit, à défaut d’être traitées avec plus de délicatesse que leurs homologues du nord, dans le cadre de la lutte contre cette pandémie du coronavirus, bénéficier d’un appui conséquent qui selon lui, doit être au titre des réelles solutions à apporter à la situation. Ainsi, l’annulation de la dette des pays africains pour leur permettre de faire face à la pandémie du Coronavirus, est pour lui, loin d’être une solution. De ce fait, il soutient donc qu’il faut mieux, comme c’est le cas de la dynamique, à l’endroit des pays développés. « Or, au regard de la faiblesse de l’épargne intérieure et du secteur privé, la dette, la bonne, aux meilleures conditions de coût et de durée, est essentielle pour mettre nos économies sur un sentier de croissance soutenue et durable », a-t-il poursuivi.

Patrice Talon y avait aussi pensé…

Pour davantage soutenir sa thèse, le Ministre des finances du Bénin a fait allusion à deux propositions qu’il dit contenir dans la lettre adressée cette semaine par le Président Patrice Talon, aux dirigeants du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Lesquelles propositions sont à l’en croire : aider d’une part à la mobilisation urgente de liquidité nouvelle en lieu et place des annulations ou moratoires de dette et relancer d’autre part les économies africaines via des financements concessionnels et vivifier toutes les opportunités d’accès à la bonne dette à l’instar des pays développés. En prenant dès lors cette posture qui caractérise un leadership optimal pour l’Afrique, le Ministre béninois se détache de la vision classique qui impose aux dirigeants africains de toujours voir à travers les seuls yeux de l’élite européenne, comme si l’intelligence et la raison ne sont pas avant tout humaines, avant d’être hellènes. Pour une nouvelle fois, le Bénin, à travers cette proposition, se distingue comme cela a été le cas, depuis le début de cette crise.
Commentaires