A travers un mémorandum, les organisations des employeurs et des travailleurs ont fait un large exposé de la situation qui est celle du monde des affaires et du travail, eu égard à la crise sanitaire qui secoue le monde aujourd’hui. En ligne de mire, leurs attentes vis-à-vis des pouvoirs publics en termes de mesures d’atténuation des graves conséquences économiques induites par le Covid-19 sur les secteurs productifs.
Le Conseil national du patronat du Bénin, le Conseil des investisseurs privés du Bénin, la Confédération des employeurs du Bénin, d’une part, et de l’autre, la Centrale syndicale des secteurs privé, parapublic et informel du Bénin, la Confédération générale des travailleurs du Bénin, l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin, la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin, la Confédération des syndicats autonomes du Bénin, et la Centrale des syndicats unis du Bénin. Ces différentes organisations sont signataires du mémorandum portant Propositions pour les mesures d’atténuation des effets de Covid-19 et de relance économique.
Partant du constat que la crise sanitaire actuelle induit de graves conséquences économiques sur tous les types d’entreprises, qu’elles soient petites ou grandes, elles en appellent à des mesures d’accompagnement, en vue de préserver le tissu économique béninois et les emplois qui y sont associés. A cet effet, souhaitent-elles la création d’un cadre de concertation tripartite Etat-secteur privé-Travailleurs pour la gestion de la crise Covid-19 en son volet socio-économique.
Constats
La justification d’un tel cadre tient aux conséquences, déjà perceptibles ou celles prévisibles, inhérentes à la crise sanitaire sur les secteurs productifs. Ceci, en partant d’une réalité factuelle, les liens économiques du Bénin avec les autres pays du monde, relativement à la forte dépendance du pays des importations notamment d’intrants pour l’industrie locale, et à l’exportation des matières premières produites au Bénin et pourvoyeuses de devises pour l’économie nationale.
Il en ressort que tous les secteurs économiques sont affectés par la crise sanitaire, avec plus d’acuité dans les secteurs d’activités tels que le commerce, les transports, l’hôtellerie, le tourisme, l’évènementiel, les unités industrielles, etc. qui subissent durement les conséquences désastreuses de la pandémie, relève le mémorandum. Etant donné que l’informel prime et que la partie domestique de l’économie béninoise repose essentiellement sur des activités de survie, les parties au dit mémorandum entendent ainsi anticiper une explosion sociale qui peut découler de la crise actuelle.
Mesures
D’où leur appel à des mesures concertées, soulignant les difficultés qu’engendre la pandémie, relativement, entre autres, aux procédures douanières, aux difficultés d’approvisionnement à l’étranger et d’exportation, aux pertes et réductions substantielles de revenus, au ralentissement de l’activité économique entrainant une baisse du chiffre d’affaires, etc.
Aussi, tout en saluant la clairvoyance du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire, les organisations d’employeurs et des travailleurs formulent-elles des propositions de mesures d’atténuation des effets corrosifs de la pandémie, et de relance économique. Elles portent sur trois volets.
En premier, une mesure institutionnelle, à savoir la création d’un cadre de concertation tripartite Etat-secteur privé-Travailleurs. Ce préalable devrait ouvrir la voie à l’intensification des dispositions de lutte contre le coronavirus, puis aux mesures en faveur des entreprises et de la sauvegarde des emplois, partant des aménagements d’ordre fiscal aux facilités douanières et bancaires conformément aux instructions de la Bceao, ainsi qu’à des dispositifs de sauvegarde des entreprises et de protection des travailleurs. Une mesure phare reste la création d’un Fonds de relance, préconisée au Bénin à l’instar d’autres pays du monde.