Les jeunes gens fréquentent de plus en plus les salles de jeux au Bénin. Passionnés du sport virtuel, ils se retrouvent les week-ends autour des challenges aux allures de tournois réels.
Abomey-Calavi, samedi 18 avril 2020. Accros du sport virtuel, les yeux rivés sur de petits écrans et les doigts manipulant indéfiniment les manettes, Paterne Hounsa et Fiacre Zannou s’affrontent dans un match virtuel entre Fc Barcelone et Paris Saint Germain. Paterne, 17 ans environ, et son compagnon Fiacre de la même génération sont les premiers clients de la petite salle de jeu de 20 mètres carré environ, située à Tankpè. Les deux garçons sont en quarts de finale d’un tournoi de football virtuel version League des champions tandis que leur camarade Jean Doukpo, à défaut d’un adversaire, opte pour le rallye virtuel. Par moments, des cris de joie parviennent de cette salle quand l’une des équipes fait la différence. A la fin de la première partie de 20 minutes, Paterne du Fc Barcelone mène par un score de 3-1 face au Psg de Fiacre. Les deux sont rejoints par certains de leurs camarades, eux aussi, fanatiques du sport virtuel. En quelques minutes, cette salle de jeux se remplit. Certains se constituent même en supporters pour d’autres.
De l’imaginaire au réel !
Les matches de football virtuel se vivent comme de rencontres réelles. Ils s’accompagnent des gestes, des consignes, des cris, des applaudissements et même des chansons courantes comme lors des grandes rencontres de football. Une nouvelle partie oppose deux camarades, Ange Tossa et Euloge Kossou. Il s’agit cette fois-ci d’une demi-finale du tournoi virtuel entre Arsenal et Manchester. Dans cette partie, difficile de faire la différence entre l’irréel et le réel.
« Frappe!»,crie un supporter à l’adresse d’un joueur.
« Non, il n’y a pas hors-jeu», s’indigne un autre.
« Mon équipe, c’est Arsenal et je crois qu’on va gagner», ajoute un passionné. Soudain, des applaudissements bien nourris saluent la fin de la partie. La joie ou la déception se lisent selon le cas sur les visages comme si c’est une rencontre de football réel. Les joueurs se lancent même des défis lors des duels. Ils font des mises entre eux de telle sorte que celui qui perd, paie pour son vis-à-vis.Des matchs de revanche sont possibles entre copains. « Je suis venu prendre ma revanche sur Antoine qui m’a battu hier», déclare Cosme Lisboa.Comme quoi, le pas est vite franchi entre un match virtuel et une confrontation réelle.
A Cotonou comme dans d’autres villes du pays, les jeunes ont le choix entre le football virtuel, le rallye, les combats et autres. Selon Dossou Bucknor, un gérant de salle de jeux, avec 100 F, les jeunes gens peuvent avoir accès à la salle de jeux. Pour lui, plus les jeunes fréquentent ces salles, plus les promoteurs font de bonnes affaires.