La Société des aéroports du Bénin (Sab), en partenariat avec l’Anac et l’Asecna, a enclenché, vendredi 24 avril 2020, les travaux de mise en conformité et de resurfaçage de la piste d’atterrissage de l’aéroport international Cardinal Bernardin Gantin de Cotonou. C’est le directeur de cabinet du ministre des infrastructures et des transports Joseph Ahissou qui a procédé au lancement des travaux en présence de tous les acteurs impliqués dans le projet.
La piste d’atterrissage de l’aéroport de Cotonou sera en chantier pendant trois mois. Tous les jours de 19h à 11h du matin, des équipes de l’entreprise Colas vont se renouveler pour l’exécution des travaux de mise en conformité et de resurfaçage de la piste d’atterrissage. Financé par le gouvernement du Bénin à hauteur de 10 milliards FCFA, le projet vise à rendre l’aéroport aux normes de conformité, améliorer sa sécurité, réhabiliter la piste et rallonger sa durée de vie.
Dans son mot de bienvenu, le Directeur général de la Société des aéroports du Bénin (Sab) Hervé Breton a souligné que le chantier s’inscrit dans un cadre de réhabilitation de l’aéroport, augmenter sa capacité et sa fluidité. Pour Armand Kpindjo, directeur commercial de la Sab, les travaux permettront d’augmenter la capacité d’accueil de l’aéroport qui est aujourd’hui d’environ 500mille passagers par an. L’objectif, selon lui, est d’aller jusqu’à 1,5 million de passagers.
Présentant les travaux, Essai Maher, directeur de projets à Colas Afrique, a laissé entendre que la piste fait 2,4 Km y compris les accotements de 60m. Le travail va se faire sur plusieurs phases. Il y a la couche de base, la couche de rebond pour terminer. Mais entre-temps, il y a le balisage, les raquettes qu’il faut agrandir pour permettre le retour des grands avions afin de permettre à l’aéroport d’entrer dans une autre dimension. A l’entendre, pour un aéroport de cette catégorie, on a besoin d’une bande dégagée de 300 mètres par rapport à l’axe de la piste. Ce qui n’est pas actuellement le cas. Il faudra corriger cela. Ce qui nécessite des travaux de terrassement tout autour de la piste, enlever l’ancienne couche des enrobés, reprofiler tout ça et remettre la nouvelle couche de revêtement. En un mot, il s’agit de donner un coup de neuf à tout le balisage, et reprendre entièrement la signalisation. « Cela nécessite beaucoup de travaux de terrassement et de remblais. On a 80 mille tonnes d’enrobés à produire. Il y a une quantité d’à peu près 140 mille mètres cubes de remblais à mettre pour éliminer tous les marigots qui se trouvent tout autour de la piste de l’aéroport », a-t-souligné.
Lançant les travaux, Joseph Ahissou, Directeur de cabinet du ministre des infrastructures et des transports, a souhaité être informé des calibrages qui seront faits afin de savoir si les exigences de l’Anac, de l’Aseca et de la Sab sont respectées. Pour ce faire, il a demandé au maître d’ouvrage Sab de tout faire pour déployer très rapidement une mission de contrôle sur le site. Il promet rendre compte au ministre Hervé Hêhomey qui, lui-même, viendra incessamment voir comment les travaux se déroulent. En dehors de la piste d’atterrissage, d’autres travaux se déroulent sur la plateforme aéroportuaire. Il s’agit des travaux de l’extension de l’aérogare, côté départ et côté arrivée. Il est prévu aussi le chantier de reprise de parking de l’aéroport, les accès vont être entièrement revus. En un mot, tout se fait pour moderniser la plateforme aéroportuaire. Le directeur de cabinet a demandé à la Sab de faire en sorte de coordonner tous ces travaux pour que l’un n’empiète pas sur l’autre.
Ce chantier, l’un des plus importants de la Sab, va mobiliser près de 150 personnes et plus de 40 engins durant les trois mois que vont durer les travaux.
Nabil Abdoulaye, Président du Conseil d’administration de la Sab
« C’est un projet très ambitieux »
« (…) c’est un projet très ambitieux, l’un des plus grands de la Sab depuis sa création. Ceci du fait que la reprise de la piste d’atterrissage n’est pas superficielle, elle va jusqu’à la structure, c’est-à-dire à la fin des travaux, nous aurons une piste entièrement rénovée. Et surtout une piste mise aux normes. En fait, la piste de l’aéroport de Cotonou avait un problème de conformité et cela agissait sur la compétitivité de l’aéroport puisque certaines compagnies ne pouvaient pas atterrir à Cotonou. Avec ces travaux qui seront réalisés au bout du délai contractuel, on augmente la capacité d’accueil de l’aéroport, on augmente son degré de conformité par rapport aux standards internationaux. (…) Le gouvernement s’investit dans un processus de développement de l’aviation civile. Nous avons le projet de Glodjigbé qui va bientôt commencer. Mais en attendant ce projet phare du gouvernement, le chef de l’État n’a pas voulu laisser l’aviation civile du Bénin dans l’état où il était. C’est pourquoi il y a un programme global d’aménagement, de réaménagement, de réfection et d’extension de tout l’aéroport (…)».