Plus de violence, ni de harcèlement dans le monde du travail au Bénin. Le Bénin entend relever le défi. En marge de la célébration, mardi dernier, de la Journée Mondiale de la sécurité et santé au travail, la ministre de la fonction publique Adidjatou Mathys rassure que des dispositions sont en cours pour renforcer l’arsenal de lutte. « Je voudrais d’ores et déjà vous rassurer que l’environnement législatif interne béninois, déjà riche de deux textes à savoir la loi n° 2006-19 du 05 septembre 2006 portant répression du harcèlement sexuel et protection des victimes en République du Bénin et la loi la loi n° 2011-26 du 09 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes sera bientôt renforcé par la ratification de la convention 190 sur le harcèlement et la violence en milieu de travail adoptée par l’OIT », a-t-elle souligné.
Selon l’Organisation internationale du travail, environ 2,2 millions de travailleurs dans le monde meurent chaque année des suites d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, soit 5.000 personnes par jour. De plus, il se produit chaque année près de 268 millions d’accidents non mortels dans le monde et 160 millions de nouveaux cas de maladies professionnelles. Au Bénin, en dehors du secteur informel, les statistiques révèlent de 2007 à 2018, une moyenne annuelle de 878 accidents du travail, 2 maladies professionnelles et 9 cas de décès déclarés. Ce sont là des indicateurs qui appellent à plus d’engagement de la part des décideurs. Cette année, un accent est mis sur la violence et le harcèlement en milieu de travail. « Certains lieux de travail et certaines professions sont plus exposés que d’autres à la violence. Il s’agit des personnels du service de santé, des points de ventes au détail qui restent ouverts tard dans la nuit, des enseignants, des assistants sociaux, des domestiques. Les femmes sont particulièrement menacées étant donné qu’elles sont très nombreuses dans ces professions à risque », a dit la ministre du travail. Il est attendu sur les lieux de travail des systèmes complets de gestion de sécurité et santé au travail en incluant l’évaluation et le contrôle des risques psychosociaux, y compris l’interaction avec la violence et le harcèlement. Faut-il le rappeler, la Journée mondiale de la sécurité et santé au Travail de cette année intervient dans un contexte particulier où sévit la pandémie de la COVID-19 qui met en danger la sécurité sanitaire sur toute la planète. Les travailleurs béninois sont appelés à respecter, comme tous les citoyens, les mesures de prévention prises par le Gouvernement.
Message du Ministre du Travail et de la Fonction Publique
Béninoises et béninois,
Chers travailleuses et travailleurs,
Mesdames et Messieurs.
Notre pays, à l’instar de la communauté internationale, commémore aujourd’hui la Journée Mondiale de la Sécurité et Santé au Travail.
Je voudrais à l’entame de mes propos, rendre un vibrant hommage à tous les travailleuses et travailleurs du Bénin qui, par leur travail quotidien, participent à l’émergence de l’économie nationale.
La constitution de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) établit le principe selon lequel les travailleurs doivent être protégés contre les maladies en général et en particulier les maladies professionnelles et les accidents qui résultent de l’exercice de leurs activités professionnelles en milieu de travail.
En effet, le milieu de travail est à la fois une source importante de risques professionnels et le lieu idéal pour gérer ces risques et protéger la santé et le bien-être des travailleurs.
Selon l’OIT, environ 2,2 millions de travailleurs dans le monde meurent chaque année dans le cadre de leur travail, à la suite d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, soit 5.000 personnes par jour. De plus, il se produit chaque année près de 268 millions d’accidents non mortels dans le monde et 160 millions de nouveaux cas de maladies professionnelles.
Au Bénin, les statistiques révèlent de 2007 à 2018, une moyenne annuelle de 878 accidents du travail, 2 maladies professionnelles et 9 cas de décès déclarés. Les données nationales, provenant de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale pour le secteur formel, ne prennent pas en compte les acteurs de l’économie informelle qui constituent plus de 85 % du monde du travail de notre pays.
Les conséquences liées à la survenue des risques sont importantes selon l’OIT, pour les économies mondiales en ce qu’elles contribuent à la réduction de 4% du produit intérieur brut, de pertes de ressources pour l’employeur, de l’absence au travail de la victime, de paiement des primes d’assurance, de pertes de revenus pour le travailleur et pour sa famille etc.
Béninoises et béninois,
Au regard du constat ci-dessus en continuelle augmentation en milieu de travail, l’OIT, depuis 2003 a consacré tous les 28 avril de chaque année à la célébration de la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail en adoptant des méthodes rationnelles de prévention, de notification et d’inspection.
Chers compatriotes,
Le thème retenu pour le compte de cette année 2020 est : « La violence et le harcèlement dans le monde du travail ». Ce thème tient ses origines de l’adoption par la 108e session de la Conférence Internationale du Travail, de la convention 190 sur la violence et le harcèlement au travail et sa recommandation 206.
Béninoises et Béninois,
La convention reconnaît que la violence et le harcèlement dans le monde du travail « peuvent constituer une violation des droits humains ou une atteinte à ces droits … mettre en péril l’égalité des chances, et sont inacceptables et incompatibles avec le travail décent ». Cet instrument définit « la violence et le harcèlement » comme des comportements et des pratiques « qui ont pour but de causer un dommage d’ordre physique, psychologique, sexuel ou économique ».
Cette norme a pour but de protéger les travailleurs quel que soit leur statut contractuel, et inclut les personnes en formation, les stagiaires et les apprentis, les travailleurs licenciés, les bénévoles, les personnes à la recherche d’un emploi, les candidats à un emploi, les individus exerçant l’autorité, les fonctions ou les responsabilités d’un employeur.
La violence et le harcèlement sont aujourd’hui de plus en plus considérés comme un risque dans la mesure où ils ont non seulement un impact sur les victimes, mais également affectent leurs collègues et l’environnement du travail en général, ainsi que les entreprises qui pâtissent de répercussions économiques et des difficultés d’organisation.
Certains lieux de travail et certaines professions sont plus exposés que d’autres à la violence. Il s’agit des personnels du service de santé, des points de ventes au détail qui restent ouverts tard dans la nuit, des enseignants, des assistants sociaux, des domestiques.
Les femmes sont particulièrement menacées étant donné qu’elles sont très nombreuses dans ces professions à risque.
Les facteurs liés à la violence et au harcèlement en milieu de travail susceptibles d’affecter la santé sont appelés « dangers psychosociaux ». Le Bureau International du Travail (BIT) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ont défini ces dangers psychosociaux comme « des interactions du milieu de travail dont les facteurs sont susceptibles d’influer la santé, la performance et la satisfaction au travail ». Cette définition met l’accent sur l’interaction dynamique entre le milieu de travail et les facteurs humains.
Le travail engendre un sentiment de contrôle et de confiance en soi, renforce la motivation, la capacité de travail et la satisfaction au travail, et améliore la santé lorsque les conditions de travail et les facteurs humains sont équilibrés.
Au regard de ce qui précède, je voudrais d’ores et déjà vous rassurer que l’environnement législatif interne béninois, déjà riche de deux (02) textes à savoir la loi n° 2006-19 du 05 septembre 2006 portant répression du harcèlement sexuel et protection des victimes en République du Bénin et la loi la loi n° 2011-26 du 09 janvier 2012 portant prévention et répression des violences faites aux femmes sera bientôt renforcé par la ratification de la convention 190 sur le harcèlement et la violence en milieu de travail adoptée par l’OIT au cours de la 108ème session de la Conférence Internationale du Travail en juin 2019.
Les défis que nous devons ensemble relever restent entre autres l’intégration dans l’arsenal juridique béninois des dispositions relatives à cette thématique et sa transposition dans les instruments législatifs et conventionnels du droit positif de notre pays.
Il faudra par ailleurs, instaurer sur les lieux de travail des systèmes complets de gestion de sécurité et santé au travail en incluant l’évaluation et le contrôle des risques psychosociaux, y compris l’interaction avec la violence et le harcèlement.
Chers compatriotes,
La Journée Mondiale de la Sécurité et Santé au Travail de cette année intervient dans un contexte particulier où sévit la pandémie de la COVID-19 qui met en danger la sécurité sanitaire sur toute la planète.
Notre pays n’a pas échappé à cette crise. C’est pourquoi le gouvernement a pris plusieurs mesures préventives pour contrer la propagation de cette pandémie.
Béninoises et Béninois, chers compatriotes,
Faisant foi à l’adage qui dit « Vaut mieux prévenir que guérir », je vous exhorte à développer la culture de la prévention dans vos différents secteurs d’activités tout en mettant l’accent sur la lutte contre la violence et le harcèlement en milieu du travail.
Vive la sécurité et la santé au travail !
Vive le Bénin !
Je vous remercie.