Le président de l’Assemblée nationale a reçu hier lundi 2 décembre en audience à son cabinet au palais des Gouverneurs à Porto-Novo, le président du Conseil national du Patronat du Bénin (CNP-Bénin). Au menu, la situation socio-économique et politique actuelle du Bénin.
Par Thibaud C. NAGNONHOU
Le président du Conseil national du Patronat du Bénin (CNP-Bénin), Sébastien Ajavon, a partagé avec le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, les préoccupations et propositions des acteurs du secteur privé pour la relance de l’économie béninoise.
Lors de l’audience que lui a accordée hier la première personnalité de l’Assemblée nationale, Sébastien Ajavon n’est pas allé du dos de la cuillère pour peindre en noir l’actualité socio-économique et politique nationale. Selon lui, cette situation a ses racines dans les quatorze points qu'il confie avoir expliqué avec force détails au président de l’Assemblée nationale.
Ces maux ont noms «les violations flagrantes et répétées du droit à la propriété par des réquisitions tous azimuts ou des nationalisations déguisées, la préférence marquée aux investisseurs étrangers au détriment des entreprises nationales pour toutes opportunités d’affaires, les violations répétées des clauses des contrats entre l’Etat et le secteur privé, et le non respect des engagements même pris unilatéralement par le gouvernement». Il cite en exemple les cas des dossiers SODECO, l’égrenage à façon pour des sociétés d’égrenage régulièrement agrées, le protocole d’accord Douanes-COMON SA et la décision sur l’importation des huiles végétales.
A cela s’ajoutent, selon lui, les redressements fiscaux fantaisistes et subjectifs, notamment le refus de remboursement des crédits d’impôts, le refus de délivrance des certificats de détaxe, le manque de transparence dans l’attribution des marchés publics, le refus de paiement des créances aux entreprises par l’Etat et la dégradation de la signature de l’Etat, la difficulté d’encaisser les chèques du Trésor public et la situation énergétique très préoccupante qui ne font que plonger le Bénin dans l’abîme du sous-développement.
Par rapport à la gestion politique, Sébastien Ajavon évoque la situation au Conseil d’orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée (COS-LEPI).
Selon lui, cet organe devant organiser la correction des listes électorales pour permettre le bon déroulement des élections, manque de moyens pour accomplir sa mission. L’hôte du président de l’Assemblée nationale dit se désoler de la situation et martèle que le « Patronat tient à un environnement apaisé par le respect des dates électorales ».
Sur le plan de l’emploi des jeunes, le président du CNP-Bénin propose que l’Etat se concentre sur ses missions régaliennes et assurer le renouvellement des cadres dans la Fonction publique dans les domaines tels que la justice, la sécurité intérieure, l’éducation et la santé. «Compte tenu de l’échec du Fonds national pour l’emploi des jeunes (FNPEJ), il ne revient pas à l’Etat de créer des emplois privés, mais d’aider les entreprises en baissant la taxation sur l’emploi par la réduction du taux de l’IPTS », clarifie Sébastien Ajavon....
