La vision du Chef de l’Etat de faire du social autrement, de manière que les actions aident les populations à véritablement sortir de leur situation de précarité prend corps depuis son accession au pouvoir. Les actions déjà entreprises pour répondre à cette vision ont largement été développées par la première autorité des affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifodé Méwanou, le jeudi 23 avril 2020 lors de l’émission spéciale « Le Temps des moissons » sur le bilan des 4 années de gouvernance de Patrice Talon.
« La vision du Chef de l’Etat a beaucoup évolué avec des mécanismes qui permettent à ce que les actions soient bénéfiques de façon durable », a rassuré d’entrée la Ministre des Affaires sociales, Véronique Tognifodé Méwanou. Cette mesure passe par le renforcement des services sociaux de base et aussi la protection sociale prise en compte par le projet de l’Assurance pour le renforcement du capital humain (ARCH) qui comporte 4 services à savoir : l’Assurance Maladie, la formation, le microcrédit, la retraite, et dont la phase pilote a pris en compte 105.000 personnes issues de sept communes. « L’objectif visé est de permettre aux populations démunies de pouvoir se faire soigner gratuitement quand elles tombent malades. Et si elles sont en bonne santé, elles pourront bénéficier de la formation pour accroître leur capacité à se vendre sur le marché du travail, des crédits peuvent leur être accordés pour mener des activités génératrices de revenus. En cotisant pour la retraite, cela leur permet de ne pas retomber dans le cercle de pauvreté lorsqu’elles deviennent des personnes âgées avec une réduction de l’énergie de travail », a expliqué la Ministre des Affaires sociales. Selon son développement, plusieurs visites ont été faites sur le terrain depuis la mise en œuvre du projet Arch. « La population est très satisfaite. Les améliorations pourraient concerner quelques extrêmes pauvres dont les noms ne sont pas retrouvés dans la base de recensement mais qui y seront ajoutés, avec les mêmes avantages, lors de la phase d’évaluation », a-t-elle précisé tout en ajoutant qu’une évaluation sera faite pour corriger, réajuster si besoin avant de généraliser ce projet dans toutes les communes.
10 milliards de FCFA pour impacter 200.000 personnes
L’amélioration du volet relatif au microcrédit est également prise en compte dans la vision du chef de l’Etat. La digitalisation du système a entrainé une réduction des impayés. Aussi, explique la Ministre, des efforts sont en train d’être consentis pour assouplir les conditions d’octroi des crédits aux femmes. « C’est d’ici un mois que nous relancerons le nouveau système d’octroi des microcrédits », a-t-elle annoncé. Toutefois, poursuit la Ministre, tout le monde peut en bénéficier. « Les personnes qui ont besoin d’un microcrédit de trente mille francs CFA, de cinquante mille ou ceux qui remboursent bien et qui veulent aller au-delà de cinquante mille sont éligibles », a-t-elle ajouté.
Promotion de la microfinance
Avec un taux de bancarisation de 22,5% et 78,7% de fonctionnement des services de microfinance, le Bénin s’est lancé dans la promotion de la microfinance. Une vision qui a conduit à l’assainissement du milieu avec la fermeture de deux tiers des systèmes financiers décentralisés illégaux, la promotion de l’éducation financière par le renforcement des capacités d’environ 25 responsables des Système financiers décentralisés par an, la mise en place de la Stratégie nationale d’inclusion financière qui va permettre au Bénin de projeter sa d’inclusion financière, d’assainir, de promouvoir et d’aider au déploiement de plus de systèmes financiers décentralisés. Pour s’assurer que ces systèmes ne fonctionnent pas en sourdine, la Ministre a rassuré de l’adoption des mesures de sanction allant à la fermeture de ces structures.
Le SIDOFFE-NG et la Protection de l’Enfant
Le Système intégré des données relatives à la famille, la femme et l’enfant – Nouvelle génération (Sidoffe-NG) est une base de données, en rapport avec une application web qui permet la production et la diffusion de données désagrégées par sexe et par âge concernant toutes les cibles de l’action sociale. Une initiative du ministère qui, pour Véronique Tognifodé Méwanou, renseigne sur les données d’une thématique dans un département ou commune afin « d’analyser l’impact des actions, savoir s’il y a des besoins et corriger aussi ce qui n’est pas bien fait ». La protection sociale a également pris en compte la réadaptation de 2600 enfants handicapés en 4 ans, l’accompagnement dans la formation scolaire de plusieurs apprenants handicapés, des consultations gratuites offertes à 4.000 personnes du troisième âge, l’accompagnement d’une vingtaine de communautés sinistrées, la mise en place d’une campagne de récupération des malades mentaux. Des efforts sont également consentis dans le domaine de la protection de l’enfant à travers la Politique nationale de l’enfant (PNPE). « L’objectif de cette politique, c’est de pouvoir réduire toutes les formes de maltraitance, de violence et d’abus à l’endroit des enfants », a indiqué la Ministre en revenant sur les actions déjà entreprises dans ce domaine. Il s’agit de la normalisation des centres d’accueil et de protection de l’enfant, le suivi et l’insertion de 650 enfants en conflit avec la loi, l’insertion de 1.000 enfants en situation difficile dans leurs familles, la mise en place d’une Ligne d’assistance aux enfants (LAE) avec le 138 pour dénoncer les violences exercées sur les enfants et activer les services pour la résolution des problèmes qui peuvent concerner les enfants dans toutes les localités du pays, la campagne de tolérance Zéro aux violences faites aux enfants (CTZ) et autres. la Ministre n’est pas passée sous silence de la campagne dénommée « Agbazatché », pour dire non aux cas de grossesses en milieu scolaire et briser le tabou sur la sexualité. « Cela nous a permis de dire aux apprenants tous les risques qu’il y a à avoir une sexualité non responsable ; aussi bien les grossesses précoces que les maladies sexuellement transmissibles », a-t-elle mentionné tout en fustigeant la récente affaire de sextape qui occupe l’actualité dans les écoles. « Ce problème de sextape est parti, non seulement du vice exprimé mais de la banalisation du vice, avec de la production. Il faut situer les responsabilités et que chacun reprenne son rôle, autant que possible », a-t-elle poursuivi. Pour la Ministre, de belles perspectives sont à envisager pour une prise en charge efficace des affaires sociales et de la microfinance au Bénin. Il s’agit de la généralisation de l’Assurance maladie, la relance des microcrédits qui est imminente, la mise en marche de la phase pilote du volet Retraite en 2020, et une lutte implacable contre les violences et maltraitances que ce soient sur les enfants que sur les femmes.