Le gouvernement n’affiche aucune volonté de lutter contre la corruption en cette fin de mandat du président Yayi. Le député Eric Houndété a constaté que le projet du budget 2014 ne comporte pas une ligne réservée à l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption. Il interpelle alors le gouvernement à ce sujet.
Par une question écrite au gouvernement, le député Eric Houndété marque le président Yayi à la culotte pour ce qui concerne la lutte contre la corruption. En dépit de la profession de foi des gouvernants et le vote de la loi n°2011-20 du 12 octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin, il n’y a pas grand-chose à retenir en termes d’actions concrètes. L’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption (Anlc) installée par Yayi depuis le 15 mai 2013 ne dispose pas de ressources financières pour accomplir ses missions. Au regard de cette situation déplorable et en application de l’article 111 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le député Eric Houndété a demandé au gouvernement de donner à la représentation nationale les réponses aux questions ci-après : Est-il vrai que l’Anlc n’a pas de budget? Avec quelles ressources financières fonctionne-t-elle à ce jour? Pourquoi le gouvernement ne met-il pas à la disposition de l’Anlc les ressources nécessaires pour son fonctionnement ? Combien le gouvernement-a-t-il prévu pour le fonctionnement de l’Anlc au budget 2014? A quelle ligne budgétaire se rapporte ces prévisions de ressources ? Dans quelle institution se retrouvent les prévisions y afférentes? Ce qui gêne dans cette affaire, c’est la tutelle de l’Autorité assurée par le président de la République qui a toujours clamé haut et fort son engagement pour la lutte contre la corruption. Mieux, le président Mathurin Nago vient d’être distingué ambassadeur de l’Afrique pour la lutte contre la corruption pour les efforts faits par le Parlement béninois. Et dans ce contexte, paradoxalement, l’autorité manque de moyen pour traquer les corrompus du pays depuis son installation et risque de ne pas en avoir l’année prochaine. Et pourtant, les corrompus ne sont pas ceux qui manquent dans le pays. L’interpellation est adressée au Ministre de la Justice, de la Législation et des Droits de l’Homme (Mjldh), depuis le 29 novembre 2013.