La 9ème conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du Commerce (Omc) a été ouverte, ce mardi 3 décembre 2013, à Bali en Indonésie, par le Président Indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono. La plupart des 159 pays membres de l’Organisation souhaitent que le package des négociations apporté de Genève soit adopté par les Ministres en charge du commerce. Tout échec des négociations à Bali pourrait sonner la fragilisation de l’Organisation qui peine depuis douze ans à réaliser une entente sur le cycle de développement de Doha initié depuis 2001au Qatar.
«Il faut absolument exclure l’échec sur le paquet de Bali », a déclaré, dans son discours d’ouverture, le Président de l’Indonésie, Susilo Bambang Yudhoyono. Pour lui, l’espoir est permis de conclure un accord à Bali. Il faut alors saisir l’occasion de reconstruire la crédibilité de l’Organisation mondiale du commerce pour redonner espoir aux économies des pays qui peinent depuis douze ans à attendre la conclusion du cycle de développement de Doha qui devrait, entre autres, réduire les barrières au commerce mondial afin de doper l’économie. Il a, pour ce faire, invité les ministres en charge du Commerce présents à Bali à gagner à nouveau la confiance des pays en prenant la mesure de l’enjeu pour s’accorder sur le contenu du paquet des propositions faites par les négociateurs depuis des années.
D’autres espoirs
Cette position du Président Indonésien fait suite à d’autres intentions dont celles du nouveau Directeur Général de l’OMC qui a pris service en septembre 2013.
Pour lui, la Conférence ministérielle de Bali offre un cadre idyllique pour conclure un accord après toutes les négociations faites à Genève. L’Omc a connu une longue période sombre et il faut que Bali annonce un nouveau jour heureux. Pour lui, le package apporté à Bali comprend des mesures importantes pour chaque pays et pour l’économie mondiale. Les trois axes pris en compte sont l’accord sur la facilité des échanges commerciaux, l’agriculture et le développement. «Si nous échouons, cela ne sera pas seulement le paquet de mesures de Bali qui sera perdu. Ce qui est en jeu, c’est le multilatéralisme lui-même», a ajouté le Directeur Général de l’Omc, le Brésilien Roberto Azevêdo.
Depuis le lancement du Cycle de développement de Doha en 2001, quatre Conférences ministérielles sont passées sans que les pays membres ne puissent conclure un accord. Il s’agit des conférences de Cancun en 2003, Hong Kong en 2005 puis Genève en 2009 et 2011.
Face à cette réalité, plusieurs pays semblent être fatigués et la rencontre de Bali ressemble à celle de la dernière chance pour les membres de l’OMC. Voilà pourquoi, à l’ouverture de la 9ème Conférence ministérielle, les différents discours penchent pour l’espoir d’un inévitable accord. Le Ministre indonésien en charge du commerce et président actuel de la Conférence ministérielle, M. Gita Wirjanwan a la même vision. « On dira que Bali a relancé les activités de l’Omc», espère-t-il en ajoutant à l’endroit de ses collègues : « Soyons convaincus que personnes ne peut obtenir tout ce qu’il veut ». Il a conclu son propos à la reprise des travaux en déclarant : « Il faut faire preuve de souplesse et de compromis pour que, dans les deux ou trois jours à venir, nous franchissions de grandes étapes ».
Le groupe africain en phase pour l’accord
Le Coordonnateur du Groupe africain pour les négociations à l’Omc, M. Omar Hilale a aussi réuni des participants après l’ouverture officielle pour lancer un message. Selon lui, le groupe africain à Genève a participé avec ténacité et engagement aux intenses négociations. Le package apporté à Bali ne le satisfait pas totalement. « Mais on est dans le commerce multilatéral. Il y a ce qu’on veut et ce qu’on peut », a-t-il ajouté avant de déclarer : « ce package répond à beaucoup de nos attentes au regard des négociations difficiles faites à Genève ». « Nous sommes venus à Bali pour adopter cela et non venus en tourisme ». Car, ajoute le Coordonnateur du groupe africain, la réussite de Bali fermera la porte aux accords bilatéraux qui détruisent le bloc africain et le fragilise. « En dehors de l’Omc, les pays en développement ne peuvent pas se défendre », pense M. Hilale. Et pour lui, il n’y a pas d’alternative. A Bali, il n’y a plus rien à faire que de prendre la décision politique dans le sens des négociations conclues à Genève. Les ministres ont donc jusqu’au vendredi 6 décembre 2013 à minuit pour renforcer l’Omc ou la fragiliser à jamais. Il n’y aura plus d’après Bali, a-t-il lancé de façon péremptoire pour rappeler l’échec de la Conférence ministérielle de Cancun dont la relance des négociations vient de faire 10 ans. « Tout report ici sera une erreur. C’est maintenant ou jamais », a conclu le coordonnateur du Groupe africain qui se félicite de la présence à Bali de trente cinq (35) ministres du commerce sur quarante-deux (42). Dans la délégation des Béninois présents à Bali, il y avait le Directeur général du Commerce extérieur M. Chakirou Tidjani, l’Ambassadeur du Bénin à Genève, M. Séraphin Lissassi, et son collaborateur en charge des questions de commerce et de développement, M. Herman Araba, l’Ambassadeur de l’Uemoa à Genève, le Béninois Jean-Luc Sènou, l’ancien Ministre et Ambassadeur, Jean-Marie Ehouzou.