Suite à la décision prise en conseil des ministres ce mercredi au sujet de la reprise des cours pour les écoliers de Cours moyen II et les apprenants du collège, le syndicaliste Innocent Winmayi membre de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB), dans le département du Mono, a exhorté le gouvernement à prendre en compte les préoccupations et critiques des partenaires sociaux.
Pour ce responsable syndicale, les mesures prises par le gouvernement n’arrangent aucun acteur du système éducatif parce que, fait-il savoir, « dans l’enseignement c’est le contact et ceci à cause de l’approche par compétence qui a ses stratégies d’enseignement ».
Selon Innocent Winmayi, demander à un enseignant de rester à un mètre de l’apprenant n’est qu’absurde parce que, souligne-t-il, « l’enseignant dans l’approche par compétence n’est qu’un guide et l’approche oblige le professeur à passer de groupe en groupe pour voir comment le travail est en train d’être accompli ». Pour lui, avec les mesures restrictives instaurées pour limiter la propagation du coronavirus, l’approche doit connaître de modification et la question qui saute à l’esprit, dit-il, « est de savoir si au cours d’une même année on peut mettre en exécution deux approches ».
Dans l’enseignement secondaire, les cahiers de textes qui passent d’un enseignant à un autre et de l’apprenant à l’enseignant posent un problème sanitaire auquel, martèle-t-il, « le gouvernement n’a pas pensé ».
Rappelant que l’interdiction des grands rassemblements est toujours en vigueur, le syndicaliste confie que des inquiétudes planent sur l’organisation dans la cour des écoles des récréations de quinze minutes où apprenants, vendeuses et enseignants vont se côtoyer. Selon ce dernier, le gouvernement en optant pour la reprise des classes aurait mieux fait si et seulement si, il était retenu de faire d’abord par exemple, avec les classes de 3ème et Terminale.
« Avec le niveau du programme à l’heure actuelle, on peut valider l’année pour les autres classes ». Raison pour laquelle, il souhaite que « le gouvernement prenne en compte les préoccupations et critiques des partenaires sociaux qui ne sont pas de nature à mettre en difficulté les dispositifs sanitaires, mais plutôt de contribuer à les maintenir car cela y va de l’intérêt de tout le monde vu que la vie humaine est sacrée et nous devons tout faire pour la sauvegarder ».
L’utilisation en situation de classe des bavettes préconisée par le gouvernement pose selon Innocent Winmayi, un problème pédagogique parce que, explique-t-il, « lorsque vous portez les masques pour enseigner, l’apprenant éprouve de la peine à bien entendre ce qui est prononcé ». Il serait souhaitable, estime-t-il, « que l’Etat prenne le temps pour maitriser la crise et voir dans quelle mesure l’année scolaire peut être achevée ».
« En temps de crise, lorsque apprenants et enseignants font vingt semaines de cours, l’année est validée. L’année 2020 étant une année particulière où le Bénin à l’instar des autres pays est secoué par le coronavirus et que dix-huit (18) semaines de cours ont été faits avec les trois quart du programme déjà déroulés, l’année, pense-t-il, « peut être validée puisque à année spéciale, mesure sociale ».