Le mot d'ordre de grève de 72 heures, lancé par le Bureau exécutif de l'Union Nationale des Magistrats du Bénin (Unamab), a été largement suivi. C'est du moins, le constat fait, hier mardi 3 décembre 2013, au Tribunal de première Instance de Porto-Novo. C'est dire donc que l'appareil judiciaire du Bénin est à nouveau paralysé.
Les salles d'audience étaient vides, les instructions reportées, et les bureaux des juges d'instruction du tribunal de Porto-Novo sans vie. Les substituts des procureurs eux aussi étaient introuvables. Dans la cour et quelques couloirs parcourus, des justiciables, trainaient désespérément sur des bancs. Ainsi peut se résumer la première journée au Tribunal de première Instance de Porto-Novo pour ce qui est de la grève de 72 heures, lancée par les magistrats. Toutefois, on pouvait noter la présence des greffiers qui, parce que n'étant pas concernés par ce mouvement de grève, étaient à leur poste. Ces derniers se contentaient juste de gérer les affaires courantes, qui n'impliquent l'intervention des magistrats. Mais malheureusement, cela n'épargne pas les usagers du tribunal de leurs amertumes.
C'est le cas de certaines personnes qui avaient besoin de retirer leur Certificat de nationalité ou leur fiche de casier judiciaire. Les plus malheureux sont ceux qui disaient préparer leur dossier pour divers concours lancés. " Ils s'en prennent à nous, mais nous sommes obligés de leur expliquer que certaines pièces ne sauraient être légalisées sans la signature d'un magistrat", nous a soufflé un Greffier. Il a, par ailleurs, souhaité qu'un terrain d'entente soit trouvé, au plus vite, entre le gouvernement et les magistrats, afin que les peines des justiciables soient soulagées.