190 000 personnes en Afrique pourraient mourir du Covid-19 et de 29 à 44 millions pourraient être infectées au cours de la première année de la pandémie si les mesures de confinement échouent. C’est ce qu’indique une étude du Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique rendue publique le 10 mai 2020. « Même si le Covid-19 ne se répandra probablement pas de manière aussi
exponentielle en Afrique qu’ailleurs dans le monde, il couvera probablement dans les points chauds de transmission », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Les Africains comme les autres populations du monde devront donc apprendre à vivre avec le virus et à respecter les gestes barrières. « Le Covid-19 pourrait devenir un incontournable dans nos vies au cours des prochaines années si de nombreux gouvernements de la région n’adoptent pas une approche proactive. Nous devons tester, tracer, isoler et traiter », a-t-elle ajouté.
Cette étude s’appuie sur des modèles de prédiction et porte sur 47 pays de la région africaine de l’OMS, dont la population totale est d’un milliard d’habitants. Les nouvelles estimations sont basées sur la modification du risque de transmission et de la gravité des maladies par des variables spécifiques à chaque pays afin de tenir compte de la nature unique de la région. Le modèle prévoit un taux de transmission plus lent, un âge plus bas des personnes atteintes de maladies graves et des taux de mortalité plus faibles que ceux observés dans les pays les plus touchés du reste du monde. Le taux de transmission plus faible suggère toutefois une épidémie plus prolongée sur quelques années, selon l’étude qui a également révélé que les petits pays africains aux côtés de l’Algérie, de l’Afrique du Sud et du Cameroun étaient à haut risque si les mesures d’endiguement ne sont pas prioritaires.
L’étude recommande aux pays d’Afrique d’augmenter la capacité des hôpitaux primaires en particulier et de veiller à ce que les soins d’urgence de base soient inclus dans les systèmes de santé primaires. « L’importance de promouvoir des mesures d’endiguement efficaces est d’autant plus cruciale que la transmission soutenue et généralisée du virus pourrait gravement submerger nos systèmes de santé », a déclaré le Dr Moeti.