La situation du juge Angelo Houssou est prise au sérieux par l’Administration Obama. En jugeant recevable la demande d’asile politique du magistrat, les Américains le soutiennent contre le gouvernement de Yayi Boni.
Ce qu’il faut considérer comme une affaire d’Etat, mettant aux prises le gouvernement de Yayi Boni et le juge béninois Angelo Houssou s’est déplacée aux Etats-Unis, la première puissance mondiale. Dans un contexte où le magistrat est persécuté par l’appareil d’Etat, l’obligeant à quitter clandestinement le Bénin pour se retrouver aux Etats-Unis auprès desquels il demande l’asile politique, les Américains ont immédiatement répondu à sa requête. Sa demande est jugée recevable.
Angelo Houssou sera désormais mis dans des conditions requises en attendant que les services compétents étudient le dossier de fond en comble. La conclusion attendue devra déboucher sans doute sur un oui de l’Administration Obama pour lui accorder l’asile. Car, pour un pays comme les Etats-Unis, il est peu envisageable de s’attendre à un retour en arrière après avoir jugé la demande du juge recevable. On peut s’assurer que Angelo Houssou ne sera pas rapatrié dans son pays. A partir de ce moment, la position américaine est considérée comme un cinglant désaveu au gouvernement de Yayi Boni. C’est un camouflet aux propos du Garde des Sceaux qui estime que Angelo Houssou ne remplit aucune condition d’obtention d’asile politique. Les Etats-Unis ne sont pas de cet avis.
Dans la nouvelle donne, il apparait clair que les Américains ne supportent pas les autorités béninoises à l’égard desquelles, ils viennent de poser un acte salutaire et exemplaire, sous les yeux de nombreux observateurs qui suivent depuis, le 17 mai 2013, l’évolution de l’affaire du juge Angelo Houssou. Pour peu qu’ils déclarent recevable la demande d’asile politique d’un citoyen béninois qui dénonce les dérives et les agissements autocratiques de Yayi Boni, cela est synonyme d’une prise de position à l’encontre des autorités béninoises. Le chef de l’Etat béninois n’apparaît plus aux yeux de l’Administration Obama, comme un démocrate qui peut être invité à la Maison Blanche.
C’était tout simplement une erreur de lui dresser tapis rouge dans ces prestigieux locaux, le 29 juillet 2011 en compagnie d’autres chefs d’Etats africains. En tout cas, la recevabilité de la demande du juge Angelo Houssou annonce un coup de froid dans les relations diplomatiques entre le Bénin et les Etats-Unis. Autrement dire, la position affichée par les Américains est lourde de conséquences. Cet avis favorable à étudier la demande du juge tombe à pic pour, au-delà de la situation de Angelo Houssou, renseigner sur l’affaire Talon qui est mise en délibérée pour être vidée ce jour 4 décembre 2013 par la Chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Paris.