(Romuald Logbo parle du ” rançonnement des étudiants en attente de soutenance”)
A la Maison des médias Thomas Megnassan de Cotonou a eu lieu, mardi 12 mai 2020, le lancement d’une série de conférence de presse de restitution des résultats d’enquêtes réalisées par une dizaine de journalistes béninois. Domar Romuald Logbo et Vadim Quirin sont les deux qui ont ouvert le bal respectivement sur le ” Rançonnement des étudiants en attente de soutenance a l’Uac ” et la ” Mauvaise gestion du Fadec dans la construction d’infrastructures scolaires ”.
<< (…) nous avons conduit, sous la direction du Consultant François Awoudo, une enquête sur le rançonnement des étudiants en attente de soutenance, à la suite des plaintes de plusieurs étudiants, parvenues à notre rédaction >>, ainsi s’exprimait le journaliste enquêteur Romuald Logbo dans son propos liminaire pour expliquer sa motivation pour un tel sujet. Sur la méthodologie, il souligne : << C’est ainsi que nous avons décidé de fouiner, de fouiller et de vérifier le caractère fondé ou non des plaintes. Nous avons alors décidé de descendre sur le terrain pour la vérification des faits, la collecte de l’information et pour le respect de l’équilibre comme principe journalistique, donné la parole aux victimes ainsi qu’à leurs bourreaux tout en nous accrochant aux textes qui encadrent les soutenances dans les Facultés et Écoles sous la tutelle de l’Université d’ Abomey-Calavi (Uac) >>. Et, en gros, qu’a obtenu Romuald Logbo comme résultats ? << A la phase de la collecte de l’information, nous avons eu des témoignages qui font froid dans le dos dont compte a été rendu dans notre enquête. Du rançonnement au droit de ” cuissage” en passant par des méthodes d’intimidation et du trafic d’influence, tout est minutieusement, clandestinement et discrètement cuisiné pour contraindre l’étudiant s’il est un homme à payer le montant exigé par l’enseignant, et l’étudiante le choix de payer le droit de cuissage ou la rançon définie par l’enseignant via son collaborateur avant de voir valider son mémoire pour programmation en vue de la soutenance >>, a confié le journaliste, membre du Pool des journalistes enquêteurs de la Maison des médias. Et de conclure: << Le calvaire des étudiants en fin de formation en attente de l’obtention du Bon A Déposer de leurs mémoires en vue de la programmation des soutenances est donc conté dans cette série de publications qui, du reste, n’a pas été un fait nouveau pour l’autorité rectorale. Lui qui a alerté et menacé de retrait de bureaux a des enseignants qui s’adonnaient à cette vile et vilaine pratique dès que informé par le biais des rumeurs et des plaintes anonymes de l’existence de la pratique qui avilit ce haut lieu du savoir et déteint sur son image >>.
Vadim Quirin aborde, lui, la mal gouvernance du Fadec-Education
Comment sont dépensées les ressources destinées aux constructions et équipements des salles de classe au niveau de nos communes ? La réponse a cette question était au cœur du dossier produit par le deuxième journaliste enquêteur. Mais avant, il a dû sillonner huit écoles primaires publiques dans quatre communes : Djakotomey, Lokossa, Djougou et Tanguieta. Des observations faites sur le terrain, Vadim Quirin en vient à conclure qu’ << il y a mal gouvernance du Fadec-Education >>. Et pour cause, chantier de construction des salles de classe abandonné, consommation des ressources plus vite que le souci d’achèvement des travaux, malfaçon dans la réalisation de la bâtisse, tables et bancs non livrés ou en mauvais état, relève-t-il dans des écoles bien précises.
Il faut mentionner que la dizaine d’enquêtes produites et publiées dans des journaux et médias en ligne, est un projet de la Maison des médias dénommé << Pour des médias plus professionnels au Bénin >>. Il est financé par Osiwa et est à sa deuxième édition. L’objectif est d’amener les journalistes béninois à être davantage professionnels dans l’exercice de leur métier et à s’intéresser plus à ce genre journalistique.