Tous sont fixés. Dans les états-majors des cinq partis politiques en lice pour les communales du dimanche dernier, avant même le verdict de la Cena et la décision de la Cour suprême, l’heure est soit aux grincements de dents soit à la satisfaction pour le devoir accompli. Déjà, le cap des 10% franchi et la majorité de sièges obtenus dans une commune en poche, l’objectif est automatiquement le contrôle de la mairie. Et c’est un secret de polichinelle que les villes à statut particulier suscitent les plus grandes convoitises. L’autre défi à relever pour les partis qui ont des ambitions présidentielles, c’est de capitaliser 16 hôtels de ville en vue de l’obtention du quota de parrainages pour la bataille de la magistrature suprême.
Ainsi, en attendant des chiffres officiels, pour une fois, la capitale politique pourrait échapper au Prd de Me Adrien Houngbédji. Du coup, le tableau nous offrira une bataille fratricide entre les deux blocs de la majorité présidentielle. Il en est de même à Cotonou où, si la tendance est favorable à l’Up, son alter ego Br ne se laissera pas compter. Du côté de Parakou, les Fcbe ont plutôt le vent en poupe et selon des chiffres récoltés, ils sont bien partis pour déjouer les pronostics devant le Br et l’Up. Finalement, dans ces trois communes clés et au-delà avec des communes aussi stratégiques à l’instar d’Abomey-Calavi, Bohicon, tout laisse penser que ces trois partis ne se feront pas de cadeau. D’autant plus que lors des dernières législatives, l’Up sans les Fcbe, le Prd, l’Udbn et les autres partis reconnus aux yeux de la loi a montré sa suprématie sur le Br.
Plus de mairies, plus d’assurance
Alors, pour les cauris à qui le graal des 10% tend la main, l’appétit ne devrait pas s’arrêter aux sièges probablement arrachés dimanche dernier mais au contrôle de 16 mairies au moins. Car, en l’absence de représentant à l’Assemblée nationale pour bénéficier de parrainages à la présidentielle, c’est la seule issue qui leur reste pour que leur formation politique prétende à la gestion du pouvoir d’Etat.
A la fin, si le Br et l’Up peuvent se permettre de ne pas faire d’une obsession, la barre de 16 mairies à contrôler, les cauris sont condamnés à relever ce défi. Sans quoi, l’objectif politique de départ ne serait pas atteint. S’il est vrai que les recalés de la compétition du 17 mai dernier en ce qui concerne la répartition des sièges auraient voulu être à la place, il n’empêche que qui peut le moins peut le plus. De toutes les façons et c’était une préoccupation majeure pour les observateurs de la vie politique béninoise, l’opposition continue d’exister. A travers les Fcbe, elle s’est fait et se fera respecter et c’est tant mieux pour la démocratie.