Peu à peu, les élections communales et municipales du dimanche 17 mai 2020 livrent leur verdict. En attendant les chiffres officiels de la Commission électorale nationale autonome (Céna), on peut constater que, comparativement aux Législatives non inclusives, les populations se sont senties plus ou moins concernées. Le taux de participation devrait être légèrement à la hausse par rapports aux dernières élections, même si le nombre d’abstention reste très important et vire carrément au boycott à certains endroits. L’autre chose qui frappe, comparativement aux Législatives, c’est qu’il y a eu moins de bulletins nuls cette fois-ci. Paradoxalement, ce sont l’Union progressiste (Up) et le Bloc républicain qui ont le plus profité de cette légère hausse du taux de participation et de la diminution du nombre de bulletins nuls. Comment expliquer le fait que des gens qui, lors des élections législatives, se sont abstenus de voter ou se sont déplacés pour voter nul, signifiant ainsi leur mécontentement face au fait que seuls les deux partis siamois sont en lice, expriment aujourd’hui leur vote en faveur de ces mêmes partis ?
Une élection de proximité
Les élections communales et municipales constituent un scrutin de proximité. On voit moins la personne du chef de l’Etat derrière un parti, même si celui-ci sort directement de ses entrailles. Les gens votent beaucoup plus pour le frère du quartier, l’oncle ou la tante du village qui veut aller au conseil communal. On vote le proche parent, celui-là dont on peut rapidement solliciter l’aide une fois qu’il sera élu. Si les partis Up et Br arrivent à placer en position confortable des gens qui, par le passé, mènent diverses actions au profit de la communauté, il est normal qu’ils en récoltent le gain. Avec l’adhésion à ces partis de gens comme Désiré Vodonou, Zéphirin Kindjanhoundé, Cyriaque Domingo, Séfou Fagbohoun, des personnalités qui s’étaient soit rangées derrière l’opposition ou qui ne s’étaient pas engagés lors des Législatives, l’Up et le Br ne pouvaient qu’améliorer leur score. De ce point de vue, on peut estimer que les votes en faveur de l’Up et du Br ne sont pas forcément une caution à la gouvernance actuelle du pays. Mais attention…
- Advertisement -
- Advertisement -
Le Pag à la base de certains revirements ?
Des élections législatives à ce jour, une année est déjà passée. Beaucoup de choses sont faites dans le cadre de la réalisation du Programme d’action du gouvernement (Pag). Et quand on parle du Pag, c’est le programme asphaltage qui est le plus visible dans les communes du grand Nokoué. Et c’est ce que les partis Up et Br ont le plus vendu aux populations pendant les 15 jours de campagne. Cela a sans doute eu son effet. Même minime, il y a des gens qui, il y a un an, étaient foncièrement contre le régime de la Rupture. Mais aujourd’hui, ils sont impressionnés par le bitumage des voies secondaires dans les grandes villes. Ils ont dû se raviser et la seule manière d’exprimer leur satisfécit, c’est accorder leur vote aux partis qui se réclament directement du chef de l’Etat. Ceci peut aussi justifier la performance de l’Up et du Br, un peu partout sur le territoire national.