La cour d’appel de Paris a rejeté ce mercredi la demande d’extradition de l’homme d’affaires Patrice Talon vers le Bénin, où il est accusé d’avoir ourdi un complot pour éliminer le président Thomas Boni Yayi. Une décision qui met fin à une attente de plus d’un an aussi bien pour les médias que pour la classe politique et le peuple du Bénin sans oublier les protagonistes de cette rocambolesque affaire de double tentative d’empoisonnement du président Boni Yayi puis de coup d’état.
Le 23 octobre dernier, le ton avait déjà été donné : l’avocat général avait jugé que le dossier n’était "absolument (...) pas complet" ; l’auxiliaire de justice français avait fait valoir la mésaventure du juge d’instruction Angelo Houssou, qui avait ordonné le premier non-lieu général le 17 mai et avait été cueilli le même jour "comme un malfaiteur", alors qu’il tentait de franchir la frontière nigériane ; pour le parquet général de Paris, le manque d’informations transmises par le Bénin sur cet incident, "qui n’arrive pas tous les jours", faisait peser un doute sur le caractère équitable de la justice.
De plus, le parquet avait noté que le mandat d’arrêt visant Patrice Talon a été maintenu, du seul fait d’un appel interjeté par le parquet béninois, alors que le juge d’instruction ordonnait sa levée dans sa décision de non-lieu.
Enfin, l’avocat général avait relevé que la peine de mort n’avait pas disparu de l’arsenal législatif du Bénin, même si le représentant de Yayi Boni, Me Christian Charrière-Bournazel, a indiqué qu’elle n’avait pas été appliquée depuis vingt-cinq ans.
Patrice Talon, recherché par les autorités judiciaires de son pays depuis octobre 2012 pour tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat Boni Yayi, également accusé d’avoir fomenté un complot contre la sécurité de l’Etat, a été arrêté à Paris en France le 5 décembre 2012, puis remis en liberté le lendemain mais placé depuis sous contrôle judiciaire.
Publié le 4 décembre 2013 Écrit par Virgile Ahissou