Les manifestations prévues dans le cadre du centenaire de naissance de l’ancien président de la République, Sourou Migan Apithy se sont poursuivies hier mardi 3 décembre à Porto-Novo. Une messe d’actions de grâce et bien d’autres évènements ont été organisés dans ce cadre.
Par Josué F. MEHOUENOU
A ceux qui se sont posés la question de savoir pourquoi célébrer le centenaire de naissance d’un ancien président de la République, en l’occurrence Sourou Migan Apithy, Moucharaf Ibikunlé, président du comité d’organisation de cette manifestation a tenté d’apporter des éléments de réponse, hier à Porto-Novo, à l’occasion de la messe d’actions de grâce organisée à cet effet.
Il a expliqué que cet ancien dirigeant du Dahomey est décédé il y a seulement 24 ans. Il fallait donc attendre encore 76 ans avant d’atteindre le centenaire de son décès. Cette longue période, pense Moucharaf Ibikunlé, aurait suffi pour que les témoins de son époque et de son histoire ne soient plus, pour la plupart, vivants pour témoigner en sa faveur. Il fallait donc parer au plus pressé pour éviter que la poussière du temps n’ait raison de lui.
Hier, à la cathédrale Notre-Dame de l’immaculée conception de Porto-Novo, parents, amis, autorités politico-administratives, notables, sages et citoyens de la ville dont il fut le premier maire se sont mobilisés pour lui rendre hommages.
Des hommages qui, aux dires de l’administrateur apostolique du diocèse de Porto-Novo, le père Jean Benoît Gnambodè, sont plutôt mérités au regard du parcours de l’homme. Et c’est sans doute pour reconnaître ces mêmes mérites que le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Adrien Houngbédji, l’ancien Premier ministre, Pascal Irénée Koupaki, le ministre Christian Sossouhounto, plusieurs collaborateurs du chef de l’Etat, des anciens ministres, des députés, des maires et autres autorités ont effectué massivement le déplacement.
L’homélie du père Jean Benoît Gnambodè qui a fait suite à la lecture de textes bibliques tirés des livres du prophète Esaïe et de l’évangile selon Luc a permis à l’assistance de découvrir le modèle qu’était Sourou Migan Apithy. Selon lui, la vie de cet homme peut être vue comme celle du roi David. Le célébrant retient de lui, qu’il a été un être engagé et combatif au plan politique et professionnel.
Au plan spirituel, il est demeuré dans la logique des enseignements qu’il a reçus de son père spirituel, le père Aupiais. Cela s’illustre bien, poursuit-il, à travers le prénom Joseph qu’il porte, le même que celui du père adoptif de Jésus. «Il faut donc rendre grâce à Dieu pour avoir donné à notre pays un tel dirigeant», suggère le célébrant.
Plus qu’un symbole, un pionnier
Ancien maire, ancien député, ancien président de Parlement, ancien président de la République… Sourou Migan Apithy n’a pas vécu inutilement pourrait-on dire. «Il faut le sortir des oublis de l’histoire», insiste Moucharaf Ibikunlé.
Et pour ceux qui ne l’ont connu qu’à travers des archives, il leur demande simplement d’être «fiers» de lui et de ne jamais l’oublier.
Sa vie, témoigne-t-on, se résume à une série de réalisations qui le propulsent au rang d’un dirigeant modèle, ou mieux encore d’un héros. «Il a légué l’héritage de l’exemple qu’il a été», rappelle également le père Jean Benoît Gnambodè. Mais hier, il y avait dans la cathédrale Notre-Dame de l’immaculée conception de Porto-Novo, la célébration de la vie et de la mort, les deux extrémités de toute existence humaine. La date du 3 décembre, jour de décès de l’homme ayant été retenue pour célébrer le centenaire de son décès.
Il y avait donc une dose importante d’émotions pour les familles du disparu, mais singulièrement pour ses enfants. «Gratitude et reconnaissance» ont été alors les mots de leur porte-parole, l’ambassadeur Jean Claude Apithy.
Occasion pour lui, de rappeler, en bon historien du temps et en témoin vivant de l’existence de son regretté père, que «la tolérance et l’harmonie» constituent les valeurs fondamentales de l’illustre disparu.
A la suite de cette célébration eucharistique, les hommages se sont poursuivis. Plusieurs personnalités, notamment les députés, Adrien Houngbédji et les élus de la ville de Porto-Novo se sont rendus à son mausolée pour se recueillir. Le boulevard sur lequel est située sa résidence deviendra désormais «le boulevard Sourou Migan Apithy».
La mairie de Porto-Novo a également organisé en son intention, une cérémonie d’hommage et un arbre du centenaire sera mis en terre en hommage à ce baobab de la vie politico-administrative du Dahomey devenu Bénin