Débarqué à Cotonou dans le cadre du scrutin communal, le maire de Bohicon peut se targuer d’avoir passé avec brio l’étape du 17 mai dernier. Positionné à une place préférentielle, derrière Irène Béhanzin, dans le 13è arrondissement, Luc Atrokpo a été élu sans bavure conseiller communal sur la liste de l’Union progressiste, parti qui a la majorité absolue. Mais l’édile de Bohicon vise plus loin : accéder au piédestal supérieur de la municipalité. Parviendra-t-il à satisfaire cette magnanime ambition ?
Luc Sètondji Atrokpo est face à un immense défi. Après plus de 12 ans à la tête de l’hôtel de ville de Bohicon, l’homme nourrit l’ambition de prendre la commande de la métropole Cotonou. Un projet manifestement bien planifié, qui suit ses différentes séquences. Pourquoi un tel dessein, malgré toutes les compétences à Cotonou ? La question taraude les esprits. Annoncée dans la capitale pour le scrutin communal dernier, sa candidature n’a pas fait l’unanimité au sein même de la mouvance présidentielle. Ça a grogné ! Ça a murmuré ! Une pilule amère pour les caciques qui lorgnaient aussi le fauteuil de maire de Cotonou.
Luc Atrokpo a été donc l’objet de toutes les conversations dans les milieux politiques et au sein même de l’opinion publique. Au cours d’une émission télévisée, une personnalité politique, à visage découvert, a exprimé son mécontentement face à ce projet. L’autre chose, son positionnement à Cotonou, précisément dans le 13è arrondissement, n’a pas reçu l’adhésion des ténors politiques du terroir, qui ont estimé que l’homme de Bohicon vient leur ravir la vedette.
Dans la foulée, un membre influent lâche l’Union progressiste dans laquelle milite Atrokpo et rejoint le Bloc républicain. Positionné, contre vents et marées, derrière Irène Béhanzin, l’édile de Bohicon passe avec succès les consultations électorales du 17 mai dernier. Un pas vient d’être franchi brillamment mais annonce de nouvelles tractations.
Le plus dur commence
Comment fédérer les énergies pour être porté en triomphe dans les tout prochains jours ? Une préoccupation majeure pour l’homme qui a dirigé la mairie de Bohicon durant 12 années. Luc Atrokpo se ronge les ongles surtout que sa candidature ne fait pas l’unanimité au sein même de sa formation politique. La preuve, en dehors de lui, Gatien Sèdami Adjagboni, aussi membre de l’Union progressiste, élu dans le 11è arrondissement, est très annoncé pour prendre le contrôle de la commune de Cotonou.
Dans un récent post, un membre de la même chapelle politique avait lancé avec un dédain manifeste : « Luc Atrokpo n’est pas mon candidat, il ne fera pas l’affaire, tout simplement parce que la gestion de Cotonou ne peut pas être comparée à la gestion d’un village, et ceux qui le soutiennent sont les allodogbas qui nous ont roués, hier, d’injures ici, et se constituent aujourd’hui ouvriers de dernière heure par je ne sais quelles négociations ou démarchages. Moi, je ne ramasse pas mes vomissures ».
Approchés, aux lendemains du scrutin, des politiques pouvaient parier, quant à l’échec de Luc Atrokpo. Pour certains, rien n’est garanti. Ils estiment que Luc Atrokpo n’a que 50% de se faire élire premier citoyen de la ville de Cotonou. D’autres sont très optimistes. La tâche ne sera pas facile pour l’homme de Bohicon, qui, répondant aux rumeurs persistantes relatives à son positionnement à Cotonou, avant même la publication des listes électorales, avait indiqué être sous les ordres de son parti.
« Je suis un militant discipliné, je respecterai le mot d’ordre des responsables de mon parti. Et si on m’envoyait à Toucountouna ?» C’est dire donc que son positionnement dans la métropole émane de la volonté de l’Union progressiste. Si son élection en qualité de conseiller a été sans ambages, Luc Atrokpo va devoir affronter les boudes des conseillers de son parti, qui, peut-être, ne le portent pas.
Conseiller communal à Bohicon en 2003, puis 1er Adjoint au Maire de la même ville et maire de la ville carrefour depuis 2008, Luc Atrokpo pourra-t-il gagner ce pari ?