Le requiem des affaires semble chanté au Bénin. Beaucoup de contraintes empêchent la libre entreprise. Les hommes d’affaires sont voués aux gémonies. Le dialogue public-privé devant présider aux rapports entre Etat et Patronat est rompu, à cause de l’acharnement et la pression fiscale exercés sur les pourvoyeurs de ressources financières de l’Etat. Bref, quatre points essentiels ont présidé aux préoccupations du Président du CNP-Bénin, Sébastien AJAVON lors de sa rencontre avec le Président de l’Assemblée nationale.
Le Président du patronat-CNP Bénin, M. Sébastien AJAVON était au Bureau du président de l’Assemblée nationale, pour faire toucher du doigt à celui-ci, les difficultés qui jonchent le parcours des hommes d’affaires, surtout ceux nationaux. Dans un discours franc et direct, M. AJAVON a relevé tous les impedimenta qui entravent la bonne marche des affaires. En quatorze points, il a relevé les faiblesses du système mis en place contre l’essor économique. Pour lui en effet, la promotion du climat des affaires participe non seulement de la création de la richesse, mais aussi des opportunités d’emploi. Comme de cause à effet et dans une démonstration subséquente, M. AJAVON lie le chômage des jeunes à la non promotion du secteur privé qui, après la démission de l’Etat quant à ce qui concerne la création de l’emploi, devrait prendre le relais en offrant plus d’opportunités à la couche sensible en quête d’emploi décent.
L’expression de la mal gouvernance
M. AJAVON et la délégation qui l’a accompagné ont fustigé le manque de transparence dans la passation des marchés publics, marchés pour lesquels l’Etat a des préférences : les étrangers. Et cela se justifie par la prise d’assaut par des expatriés de tous les secteurs clés du Bénin. Ils ont dénoncé à cet effet la méthode simplette d’octroi des marchés, au mépris même des textes de la République.
Ils ont aussi relevé la mauvaise gestion à la Caisse nationale de Sécurité sociale qui semble bénéficier du soutien au plus haut niveau. « Les moutons au marché n’ont pas le même prix », dit l’adage. A cela s’ajoute le non-respect des engagements pris par le pouvoir vis-à-vis de ses partenaires ; ce qui évoque la violation des textes de loi par l’Etat devenu trop puissant rien que pour écraser ses fils.
Instrumentalisation des institutions de la République
Le service des impôts est, selon le patronat, aux ordres. Le COS/LEPI, de même que l’Autorité de lutte contre la corruption, sont affaiblis et anémiés par le refus de mettre à leur disposition les moyens nécessaires pour accomplir convenablement les missions qui sont les leurs. Cette méthode vise à instrumentaliser ces institutions qui ne sauraient affirmer leur autonomie vis-à-vis du gouvernement. Conséquences : le report des élections, toutes natures, sera réalité de même qu’aucun dossier frappé de corruption ne saurait aboutir malgré l’existence de la loi y relative. Et ce sera « la bonne logique en marche ! ».
Le gouvernement ayant montré ses limites, pour avoir réussi à reléguer le pays à un niveau plus bas, il convient de trouver un interlocuteur valable à même de « sauver » ce qui peut encore l’être, a clamé la délégation hôte du Président du Parlement béninois ce lundi.