Le vœu de Yayi Boni de voir Patrice Talon et Olivier Boko descendre de l’avion les mains menottées derrière le dos est noyé définitivement dans l’océan de la honte. Le système eut désormais se rabattre sur les menus fretins qu’il a gardés injustement en prison en dépit des décisions qui ont démontré que cette affaire-là est bien une coquille vide. Peut-on enfin tourner la page ?
Après des procédures politico-judiciaires infécondes, des bavures, l’emprisonnement, l’enlèvement, la séquestration, le prix payé par la nation devient intolérable. Ces affaires mobilisent d’énormes ressources financières, humaines et d’énergies qui pourraient être consacrées au dénominateur commun des Béninois : la Pauvreté. A voir de près, toute la charge financière de ces affaires pèse sur le dos de ce petit pays, qui vit essentiellement de recettes fiscales et de dettes. Peut-on comprendre qu’on puise de ces pauvres recettes les faramineux honoraires payés aux avocats et acteurs chargés de défendre le Benin. Même si Talon peut s’enorgueillir d’utiliser son propre argent, il en demeure pas moins que c’est de l’argent fait au Bénin qui aurait pu servir à payer les employés de ses multiples entreprises.
D’un côté ou de l’autre, le Benin sort perdant et il est encore temps d’arrêter la saignée, d’apposer un bon garrot et de respirer profondément.
D’ailleurs, l’avocat Christian Charrière-Bournazel ne s’est même pas déplacé pour entendre le délibéré.
Le parquet général de Paris était hostile à cette extradition, pointant un dossier incomplet, un sérieux manque d’informations sur les faits et le risque d’une justice partiale. Une position validée par la cour d’appel
Dans leurs motivations, les magistrats indiquent qu’il y a une incompatibilité, une anomalie juridique absolue entre cette demande d’extradition et le non-lieu en faveur de Patrice Talon, prononcé par un juge d’instruction béninois aujourd’hui en fuite. Selon les juges, la demande faite par l’Etat du Bénin a été émaillée de contradictions, d’approximations, de documents parcellaires… bref, elle portait la signature du caractère politique de cette demande d’extradition.
L’heure est venue de mettre un pied à terre de la bicyclette qui peine à gravir la montagne justice. Alors, faisons comme à l’église : dites quelque chose, faites quelque chose, et ce peuple sera guéri.