A la mairie de Bonou, c'est une ambiance conflictuelle qui prévaut au sein du conseil communal. A l'origine de la discorde, un projet de construction de nouveaux bureaux dont le coût parait exorbitant aux yeux d'un courant de conseillers porté par le premier adjoint au maire Alexandre Zannou.
Environ 63 millions de francs CFA pour la construction de quatre nouveaux bureaux à l'hôtel de ville de Bonou. C'est ce que n'entend pas cautionner le groupe de conseillers grogneurs de la commune de Bonou. Avec à leur tête le n°2 du conseil communal de Bonou, ces conseillers disent ne pas connaitre les réelles motivations du projet initié par le maire Isidore Zinsou. Pourtant, les quatre bureaux reviennent à chacun des deux adjoints, secrétaire particulier et au Maire lui-même.
En effet, lors de la descente la semaine écoulée, du préfet des départements de l'Ouémé et du Plateau Moukaram Badarou dans le cadre de sa tournée statutaire, le premier adjoint au maire Alexandre Zannou a donné de la voix. " C'est à cause des mauvaises pratiques qui entourent la gestion des marchés publics que j'ai démissionné en 2010. Dans un premier temps, le maire a opposé un refus à ma demande d'abrogation du pouvoir d'ordonnateur. C'est la seconde tentative qu'il a accepté. Dès cet instant, l'arrêté N01G/009/SGSAF du 25 juin 2008 que portant délégation du pouvoir d'ordonnateur du budget de la commune de Bonou a été abrogé et je suis devenu libre ", a-t-il laissé entendre. Mieux, il poursuit en précisant que sa démission de la cellule de passation des marchés publics, a été suivie quelques mois plus tard par celle du Secrétaire Général et du Chef Service Technique. Ce qui selon lui est de nature à le réconforter dans sa position. Par ailleurs, ces conseillers mécontents qui reprochent à l'autorité communale de faire preuve d'une gestion solitaire ont également soulevé d'autres dossiers tels la clôture du stade municipal qui s'élèverait à 30 millions de francs CFA, la construction de la place de l'indépendance dont le décaissement serait à 97% contre 40% de taux d'exécution etc.
Pour sa part, le maire Isidore Gnonlonfoun qui n'a pu cacher son émotion face à la réquisition de ses collègues a confié au préfet Moukaram Badarou que les conseillers contestataires sont allés un peu trop loin. Rejetant en bloc les accusations de ces conseillers, il a voulu laisser à l'autorité le soin de connaitre du dossier. Toutefois, le maire Isidore Gnonlonfoun a rassuré les conseillers contestataires de ce que les bureaux en projet seront construits dans les meilleurs conditions et qu'ils seront plus spacieux que ceux existants.