Si le Bénin était dirigé par des hommes un peu soucieux de leur orgueil, des têtes doivent tomber après la décision de la Cour d’Appel de Paris. La conséquence logique du camouflet infligé au gouvernement, serait de virer les conseillers et ministres qui ont piloté le fiasco. Mais avant toute chose, Yayi Boni devait être le premier à présenter ses excuses publiques à la Nation béninoise, pour l’avoir conduite dans l’impasse avec cette sombre affaire. A défaut de quitter le pouvoir pour manque de maîtrise de soi et pour insuffisance de retenue
Avant lui, Valentin Djènontin, ministre de la Justice, devait aussi déposer le tablier. Dans les Etats au sérieux relevé, on n’attend pas d’être limogé, quand on se fait ainsi ridiculiser et rouler dans la farine. Les Conseillers techniques juridiques du Chef de l’Etat aussi devraient automatiquement reconnaître leurs limites et quitter les choses. Or, les personnalités dont il s’agit ne sont pas nulles en matière de droit. En effet, avec leur niveau de compétence, ils devraient savoir que techniquement, la bataille était perdue d’avance, et anticiper. Ils sont supposés attirer plutôt l’attention du Chef, sur le fait qu’après le non-lieu du Juge Houssou, il fallait abandonner et pardonner. Mais, s’ils ne l’ont pas fait, ce n’est peut-être pas forcément par ignorance. Il semble que, depuis peu, au Palais, le Chef de l’Etat est de plus en plus isolé. A l’allure où vont les choses, c’est à croire que son entourage s’arrange pour l’empêtrer dans des situations confuses. On a l’impression que les partisans de Yayi Boni veulent le livrer. Sinon, tout le monde savait depuis longtemps que l’affaire Talon finira mal. Le fait de n’avoir pas dit la vérité au Chef peut être assimilé à un complot. Et cela s’explique. Sinon comment comprendre qu’à quelques jours de la décision de Paris, Angelo Houssou, qui n’est plus un simple citoyen, puisse échapper ainsi à leur vigilance. Il a atterri aux Etats Unis avant même qu’on s’en rende compte à Cotonou. Ce départ ne pouvait être possible, sauf avec une complicité avérée de la Police nationale et des services de renseignements. C’est un aveu public d’incompétence et d’échec, qui appelle à la démission de tous.