C’était trop beau pour être vrai. Une majorité absolue au sein d’un conseil communal qui s’assimile automatiquement à l’attente des élus sur la même liste pour définir l’appareil dirigeant de l’hôtel de ville. A l’épreuve, il n’en fut toujours pas ainsi. Visiblement, par endroits, les intérêts égoïstes ont été opposés aux consignes des directions des partis politiques ou des conseillers majoritaires pour produire des blocages et des rejets. A quelques heures de la fin du délai imparti aux préfets pour vider le dossier d’installation des conseils communaux, dans des fiefs conquis que ça soit par la chapelle Fcbe, celle de l’Union progressiste ou du Bloc républicain, le consensus autour du maire à élire n’est pas toujours acquis ou est de façade. Pour exemple, les majorités absolues obtenues par les trois gagnants des communales du 17 mai à Cotonou, Parakou et Bohicon ont révélé que dans les votes aux postes de maires et ses adjoints, la discipline de groupe est loin d’être suivie et respectée.
Conséquence, la réforme du système partisan qui se voulait la panacée pour renforcer l’autorité des formations politiques et mettre fin aux individualismes montre déjà que pour y arriver, le chemin est encore long. En effet, il est évident que ce n’est pas en quelques années que les mentalités et les pratiques au plan politique changeront. Si du côté des cauris, l’auto mise à l’écart du leader charismatique et des démissions de candidats à la veille du scrutin n’étaient pas annonciatrices de solidarité et d’unité d’actions des conseillers pour la conquête et la gestion des mairies, personne ne pouvait s’attendre à ce que ceux de l’Up et du Br offrent aussi des spectacles de division. Pourtant, Bohicon, Cotonou pour ne citer que ces deux villes sont là pour attester de la cacophonie en ce qui concerne le choix unique du maire à désigner et le non-respect des consignes par tous les conseillers issus de la liste majoritaire. C’est dire que cette situation confuse n’est pas l’apanage de l’opposition cauris.
Cela suppose que le mal de la division, de l’égocentrisme qui, jusqu’ici, empêchent entre autres les institutions politiques d’avoir une totale maîtrise des militants est profond et qu’il est préférable d’en tenir compte en vue de parfaire non seulement la Charte des partis politiques mais aussi le Code électoral. D’ailleurs si le parlement en est conscient et prend des dispositions dans ce sens, c’est certain que c’est au fur et à mesure de l’application des différents textes de lois et des contextes particuliers comme c’est actuellement le cas à Parakou que la nécessité des ajustements se manifestera.
Enfin, il est clair que la réforme du système partisan n’a pas encore totalement réussi à corriger les tares, les comportements et mentalités répréhensifs des acteurs politiques. Et tant que le militantisme se résumera à se servir qu’à se mettre de façon désintéressée au service de son parti pour mieux servir la cité quelle qu’en soit la position, demain n’est pas la veille des égos qui discréditent le jeu politique aux yeux des populations. Malheureusement, devant des conseillers communaux au préalable en symbiose mais qui, à présent, étalent leur désaccord, elles n’ont plus d’autres choix que d’espérer que la raison triomphe. Autrement, les institutions de la République compétentes pour sortir le pays d’un guêpier qui pointe à l’horizon dans certaines communes aviser