Par Claude Urbain PLAGBETO,
La Banque mondiale accorde un crédit de 160 millions de dollars, soit environ 94 milliards F Cfa, pour soutenir la compétitivité des chaînes de valeur agroalimentaires au Bénin. Une bouée de sauvetage pour les filières ananas, cajou et autres produits frais qui cherchent de nouveaux débouchés.
Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé, mardi 2 juin dernier à Washington, un crédit de 160 millions de dollars, soit plus de 94 milliards F Cfa, au profit du Bénin. Cet appui émanant de l’Association internationale de développement (Ida) aidera à accroître la productivité et l’accès aux marchés pour certaines chaînes de valeur agroalimentaires, selon un communiqué de presse parvenu à notre rédaction.
Ce fonds est destiné au financement du Projet d’appui à la compétitivité des filières et à la diversification des exportations (Pacofide). S’inscrivant dans le cadre du Plan national d’investissements agricoles et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (Pniasan 2017-2021), il permettra de remplacer ou de développer près de 10 000 hectares de plantations d’ananas et 135 000 hectares de plantations de noix de cajou vieillissantes.
L’ambition du gouvernement est de porter la production d’ananas de 400 000 tonnes aujourd’hui à
600 000 tonnes et l’exportation à 12 000 tonnes au moins par an dès 2021. Mais les difficultés d’accès au crédit et aux terres agricoles, de transformation sur place, d’amélioration de la rentabilité et de la compétitivité sont à surmonter pour profiter de toutes les potentialités qu’offre cette filière en termes de résolution du chômage des jeunes et de contribution à l’économie nationale.
Il en est de même de la filière anacarde, deuxième culture de rente après le coton, dans laquelle les acteurs sont également confrontés aux défis pareils, en sus de la chute des cours mondiaux en 2018. La crise s’est accentuée ces derniers mois avec la fermeture de plusieurs usines locales.
Une grande quantité de fruits: notamment les mangues, les oranges, pourrit dans les champs. Le maraîchage reste également à développer au Bénin.
Enjeux logistiques
Grâce au financement du projet, il sera mis à la disposition des producteurs du matériel végétal à haut rendement. De la même manière, seront appuyés les producteurs souhaitant se lancer dans les produits frais (fruits ou autres légumes) en grande demande sur les marchés régionaux et internationaux.
« Ce projet, à travers l’amélioration des services logistiques de la chaîne du froid, va renforcer la capacité des agriculteurs à participer aux marchés régionaux et internationaux de fruits et légumes frais », selon Atou Seck, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin, cité dans le communiqué. « Il aidera le Bénin à lever les goulots d’étranglement à l’exportation et à rendre plus compétitifs les produits agroalimentaires béninois sur le marché international », ajoute-t-il.
En fait, le Pacofide prévoit la construction d’un terminal de fret pour l’entreposage frigorifique des produits hautement périssables et des infrastructures commerciales connexes au niveau du futur aéroport à Glo-Djigbé. Il contribuera également à financer la réhabilitation de 1 200 km de routes et l’entretien de 4 200 km de pistes rurales afin de faciliter la connectivité des producteurs aux marchés locaux et régionaux.