Qu’elle disparaisse de notre environnement ou qu’elle dure dans le temps, la maladie causée par le nouveau coronavirus a engendré beaucoup de bouleversements dans la société. De nouvelles pratiques sont observées un peu partout pour limiter la propagation du virus. Au nombre desdites pratiques, il y en a qui méritent d’être maintenues, même après le Covid 19, pour réduire l’impact des maladies infectieuses sur la santé des populations.
Ce mercredi matin au centre de santé Minonkpo à Cotonou, le changement dans l’organisation du travail est visible. Dès l’entrée de l’hôpital, trône un dispositif de lavage des mains qui n’échappe à aucun patient. Dans le hall accueillant habituellement les femmes enceintes, nourrices et leurs bébés pour la vaccination, il est 8h15 min. Contrairement aux habitudes, l’administration des vaccins a déjà commencé. Les mères, bébés en mains sont disposées sur des bancs en respectant une certaine distance entre elles. Toutes furent étonnées de voir la séance débuter aussi tôt. « Nous ne voulons pas qu’il y ait d’attroupement ici, c’est pourquoi nous avons commencé assez tôt », explique l’agent vaccinateur.
A l’instar du centre de santé Minonkpo, presque toutes les formations sanitaires ont adapté leur fonctionnement à la réalité du Covid-19.
Connus pour être des lieux de guérison, les centres de santé sont aussi des lieux à risque où l’usager peut contracter d’autres maladies appelées maladies nosocomiales ou infections associées aux soins. C’est pourquoi des normes et directives ont été élaborées à l’attention des personnels soignants, non seulement pour se protéger eux-mêmes, mais aussi protéger les patients et usagers des formations sanitaires. L’existence desdites normes n’implique pas forcément leur respect.
L’avènement du Covid-19 a remis au goût du jour, certaines bonnes pratiques dans notre quotidien et dans nos formations sanitaires. Parmi les mesures barrières recommandées pour limiter la propagation du Covid- 19, l’hygiène des mains s’avère la plus efficace car son respect peut contribuer à réduire les taux d’infections, y compris celles associées aux soins de santé.En effet, des campagnes de sensibilisation au lavage des mains à l’eau et au savon ont été souvent organisées par diverses structures depuis plusieurs années pour inciter les populations à adopter ce geste dans leur quotidien. Il s’agit de se laver systématiquement les mains avant de manger et après le passage aux toilettes. Un geste banal qui permet d’éviter la prolifération des microbes et autres germes, sources de maladies comme le choléra.
Selon Dr Marius Angelo
Hounkpon, médecin généraliste, le Covid-19 est venu changer beaucoup de choses dans nos pratiques quotidiennes. Autrefois, explique-t-il, on se serrait les mains pour se saluer ne sachant même pas les microbes que chacun fait passer à l’autre par ses mains et vice versa. Il se réjouit de ce que désormais, il y a une désinfection régulière des mains qui se fait par le lavage à l’eau savonnée ou l’utilisation des gels hydro alcooliques. Au nombre des bonnes habitudes qui sont constatées aujourd’hui, il cite le port de masque qui protège aussi contre la pollution atmosphérique. De la même manière, les conducteurs de véhicules de transport en commun savent aujourd’hui qu’il est possible d’exercer leur profession sans faire de surcharge, précise-t-il.
Nouvelle organisation du travail
En ce qui concerne les centres de santé, l’organisation du travail a nettement changé, souligne Dr Hounkpon. « L’asepsie est de rigueur désormais. Tout le personnel soignant porte de masque et le lavage des mains avant et après chaque acte est devenu une habitude pour tous. Les patients sont isolés les uns des autres car il ne faudrait pas venir dans un centre de santé et en ressortir avec une autre maladie », ajoute-t-il. Aussi, de nouvelles dispositions ont-elles été prises pour limiter les risques de contamination par le matériel de travail. Dr Hounkpon assure que la désinfection du matériel médical est élargie au local, c’est-à-dire les portes et leurs poignées, les placards et les chaises. En plus, les draps à usage unique sont exigés pour les tables de consultation et la désinfection régulière de ces dernières est assurée si les draps ne sont pas disponibles.
S’agissant de la gestion du flux de patients, poursuit-il, «Nous procédons autant que possible à un espacement des rendez-vous toutes les 45 min afin d’éviter l’engorgement de la salle d’attente, et la ventilation au maximum de ladite salle est conseillée. Nous faisons une prise de température deux fois par jour pour tout le personnel soignant afin de détecter une éventuelle fièvre pour qu’il n’y ait pas de personnes infectées qui transmettront la maladie aux patients ».
Vivement que ces dispositions et bonnes pratiques soient maintenues au-delà du Covid- 19 puisqu’elles contribuent à la réduction des maladies infectieuses et nosocomiales. Elles devraient désormais constituer un réflexe et entrer dans les habitudes pour le bien-être de tous.