Partir de l’existant, notamment de l’expérience nigérienne et des connaissances de consultants des jeunes pour définir le modèle béninois de financement du service public de l’emploi par des ressources autres que les dotations de l’Etat. C’est l’objectif de l’atelier de réflexion organisé hier à Cotonou par l’Agence nationale pour l’Emploi (ANPE), dans le cadre de la quinzaine sur l’emploi.
Par Josué F. MEHOUENOU
L’Agence nationale pour l’Emploi (ANPE) est à la recherche de financements complémentaires pour mieux faire face aux défis de l’emploi des jeunes. La deuxième édition de la quinzaine de l’ANPE a donc prévu de mener des réflexions sur les stratégies de mobilisation des ressources, à travers le thème « Financement de l’Agence nationale pour l’Emploi (ANPE) : enjeux, défis et perspectives ».
A travers cette initiative, Maixent Djeigo, directeur de cette agence et les membres de son Conseil d’administration projettent d’explorer de nouvelles pistes, notamment le partenariat public-privé comme source de financement.
« A ce jour, les ressources de l’agence sont essentiellement constituées de subventions de l’Etat qui varient en fonction des disponibilités et des priorités nationales», souligne le directeur général de l’ANPE qui poursuit, «nous procédons chaque année beaucoup plus à un exercice de répartition de ressources qu’à l’élaboration d’un budget».
Dans ces conditions, le pari de la lutte contre le sous-emploi et le chômage des jeunes ne sera pas gagné de si tôt. Pour faire prendre davantage conscience aux personnalités conviées à l’atelier d’hier, le directeur général de l’ANPE leur a rappelé qu’à travers ses onze agences réparties sur l’ensemble du territoire national (et une douzième à inaugurer bientôt), sa structure est chargée de contribuer à l’élaboration des indicateurs sur l’emploi, le chômage, la formation professionnelle et le développement de la communication pour l’emploi.
Elle a aussi pour but de faciliter l’intermédiation entre l’offre et la demande d’emplois à travers des activités d’information, d’orientation, d’appui conseil, de propositions des potentialités d’emplois en milieu urbain, péri-urbain, rural…
L’ANPE contribue également au développement de l’emploi à travers des activités de formation initiale, de perfectionnement et de reconversion et contribue aussi à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi des programmes de développement de l’emploi. Malgré ses objectifs, l’agence ne dispose pas encore d’un système de financement fiable. Mieux, d’autres agences similaires comme celle du Niger l’ont déjà devancée sur ce chantier. Maïna Kochi Chégou, directeur de l’ANPE Niger, est d’ailleurs invité à Cotonou pour partager l’expérience de son pays en la matière et «apporter sa contribution aux stratégies de mobilisation des ressources».
Dans son pays, a-t-il fait remarquer, «une expérience assez originale» a été réalisée et des prélèvements dont les modalités sont fixées par un décret sont effectués par les employeurs au profit de l’ANPE Niger. Le Bénin marchera t-il sur ce même chantier? Une chose est sûre, « la mise en œuvre des mesures sociales de promotion de l’emploi nécessite des ressources pérennes à la hauteur des ambitions et des aspirations des demandeurs d’emplois», indique Maixent Djeigo.
Et pour mieux caricaturer la question, il a soutenu que « si l’emploi était un arbre, ce serait un baobab…».
Pour sa part, le président du Conseil d’administration de l’ANPE, Paul Hounguèvou, note que les possibilités de subventions, dons et legs prévues à travers les textes de la structure peinent à être une réalité. Il souhaite alors que des partenaires techniques et financiers s’annoncent à son profit. D’ailleurs l’année 2014 sera consacrée à la question de l’emploi au Bénin. Raison pour laquelle, le ministre intérimaire chargé de la Microfinance, de l’Emploi des Jeunes et des Femmes, Jean Michel Abimbola, a proposé que cet atelier soit l’occasion pour faire l’état des lieux de la situation du financement de l’ANPE, le diagnostic et l’examen des différents modèles de financement des services publics d’emploi et de proposer surtout des stratégies de mobilisation de ressources pérennes au profit de la structure....
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