Le déblocage par la promulgation de la loi interprétative du code électoral a produit son effet. Samedi dernier, tout s’est accéléré et la liste des maires connus est passée du simple au double. Au total, pour que le compte soit bon, il reste seulement quatorze maires à connaître. Mais avant, beaucoup d’observateurs peuvent s’apercevoir qu’entre la 4ème mandature de la décentralisation et les précédentes, il y a une Rupture qui fait plus de place à la jeunesse et la gent féminine. Ainsi, Kandi, Kétou, Adja-Ouèrè et Toffo, sans avoir besoin d’une loi dite de discrimination positive afin de favoriser l’émergence du sexe faible dans les instances de décision ont fait l’option de confier leur destinée à des femmes. Plus intéressant, Toffo a cru devoir renouveler sa confiance à la maire sortante. Cela ne peut que signifier que la satisfaction en ce qui concerne sa gestion a été au rendez-vous. Par ailleurs, à Abomey-Calavi par exemple, les deux adjoints au maire sont des femmes et à Cotonou, on aura à faire à une patronne au niveau du 7ème arrondissement. Il va sans dire que même si la parité est loin d’être effective, sur le point de l’effort à faire pour plus de place à la femme, les mentalités sont en train de changer et c’est de bon augure pour la suite des désignations dans les 14 communes où la fumée blanche se fait encore désirer.
Enfin jeunesse peut…
Ce qui est aussi remarquable par rapport à cette 4ème mandature de la décentralisation, c’est la jeunesse de nombre de conseillers élus. A ce sujet, la bonne surprise est l’élection du maire de Kalalé âgé d’à peine 27 ans. Au charme de la jeunesse, des communes à l’instar de Covè, Boukoumbé ont aussi cédé et il est fort à parier que la liste des maires en dessous de la cinquantaine s’allongera avec le reste des maires à désigner. De toute façon, les vieilles habitudes qui voulaient que pour la gestion à la base, la priorité soit davantage accordée aux aînés, aux plus expérimentés notamment sur le plan politique est battu en brèche par le visage de la 4ème mandature de la décentralisation. La preuve, dans pas mal de localités des jeunes ont affiché leur leadership et ceci au péril de leur vie puisque l’Afrique a ceci de particulier qu’on ne conteste pas aisément à l’aîné sa suprématie. Dans tous les cas, malgré les mentalités rétrogrades, un pas en avant a été posé par la jeunesse et cela présage des lendemains meilleurs.
Expérience et nouveauté pour les villes phares
Parlant d’avenir, Porto-Novo, Cotonou et Parakou sont définitivement fixés sur l’équipe devant conduire leur hôtel de ville. A l’analyse, des trois villes, deux notamment Cotonou et Parakou ont choisi composer avec de nouvelles têtes mais des hommes bien connus et qui ont une certaine expérience de la gestion publique. Si l’un est ancien maire de Bohicon où il a longtemps fait ses preuves, l’autre a été ministre de la République sous Boni Yayi. De quoi faire espérer à leurs administrés des résultats concrets de leur mandat. Ce qui est évident, ils n’auront pas l’excuse de l’apprentissage avec des Cv qui plaident en leur faveur. Par contre, le tout nouveau maire de la capitale du Bénin est un visage et une expertise à découvrir. Sur lui, il aura l’avantage de la surprise quant à ses prouesses. En définitive, le cocktail proposé par la 4ème mandature de la décentralisation est un agréable mélange de féminité, de fraîcheur et de fidélité. En somme, une Rupture qui allie tous les paramètres et qui se refuse de faire uniquement la part belle aux anciens et c’est tant mieux.