Me Joseph Djogbénou, Avocat de Patrice Talon : « … Celui qui a perdu dans cette affaire c’est le Bénin… »
La chambre d’instruction a refusé d’accorder un avis favorable. Je voudrais vous dire que lorsque l’avis est défavorable, il est décisif. Il n’est pas consultatif. C’est-à-dire que le gouvernement français ne pourra en aucune manière prendre une décision d’extradition. Je voudrais ajouter que cet avis défavorable peut faire l’objet d’un pourvoi en cassation, mais la seule personne habilitée à former éventuellement un pourvoi en cassation, c’est le procureur général. Et vous avez déjà les observations du procureur général dans ce dossier. Donc, je peux conclure que le dossier en ce qui concerne l’extradition est définitivement bouclé. Le délai du pourvoi est de 5 jours et à la suite de ce délai, les mesures de restriction de la liberté, le contrôle judiciaire seront levés. Et les pièces d’identité ou les documents de voyage, ainsi que la caution seront remis. Ce à quoi il faut penser, ce n’est ni à Talon, ni aux personnes ici mises en cause, il faut penser au Bénin. De mon point de vue, ce n’est pas la victoire d’un groupe sur un autre, d’une personne sur une autre. Celui qui a perdu dans cette affaire et qui perd encore, si on n’y prend garde, c’est le Bénin. Et le 04 décembre, une date d’accession à la qualité d’Etat de notre pays. Il faut alors penser au Bénin.
Patrice Talon, le mis en cause
« Le droit a été dit. Je suis satisfait. Mais une pensée pour mon pays, pour mes concitoyens. Je crois que la démocratie sera sauvée. J’apporterai ma pierre à cela, comme j’ai commencé à le faire depuis bientôt un an et demi, deux ans. J’en paye un prix fort, mais je suis heureux de payer ce prix. Je retiens que la démocratie est encore très fragile en Afrique et il faut se battre tous pour cela, quoique cela coûte.
Me Rufino d’Almeida, Avocat de Patrice Talon : « …les avocats de l’Etat béninois ne se sont même pas présentés… »
Les avocats de la partie béninoise ne se sont pas présentés en audience. On peut raisonnablement penser qu’ils s’attendaient quelque peu à l’issue que nous connaissons aujourd’hui et qu’ils n’ont peut-être pas voulu affronter la presse. Vous savez, dans de telles circonstances, on a toujours une petite idée de la décision que rendra la juridiction. Vous avez bien vu que du côté de M. Talon et de Boko, c’était plutôt une décontraction. Alors que de l’autre côté, les avocats de l’Etat béninois ne se sont même pas présentés.
Me William Bourdon, Avocat de la défense : « …En France, l’affaire Talon est terminée… »
En France, l’affaire Talon est terminée. L’avocat général a demandé un avis défavorable. Nous aussi, la Cour nous a suivi pour ce qui est de la procédure française. C’est le clap de fin qui a été rendu.
Valentin Djènontin Garde des sceaux « … le Bénin est et demeure un Etat de droit… »
Le peuple béninois et son gouvernement viennent d’apprendre par la voix des médias que la Cour d’Appel de Paris a rendu un arrêt portant rejet de la demande d’extradition des sieurs Patrice Talon et Olivier Boco, poursuivis au Bénin dans les affaires de tentative d’empoisonnement du Chef de l’Etat et tentative de coup d’Etat. Le gouvernement attend que ladite décision lui soit officiellement notifiée, pour tirer les conclusions qui s’imposent et envisager la suite à donner à ces procédures. Toutefois, il convient de souligner que la justice française n’a pas été saisie pour établir la culpabilité ou non des mis en cause, dans les affaires tentative d’empoisonnement et tentative de coup d’Etat. Cet arrêt ne préjuge donc en rien de l’issue des procédures en cours auprès des juridictions béninoises. Cependant, l’Etat béninois espère que les sieurs Patrice Talon et Olivier Boco qui demeurent des citoyens béninois à part entière se rendront un jour disponibles afin d’aider la justice de leur pays dans la recherche et la manifestation de la vérité. Le gouvernement tient à rassurer l’opinion publique nationale et internationale que le Bénin est et demeure un Etat de droit qui garantit à toutes et à tout l’exercice et la jouissance de leurs droits fondamentaux. Le seul guide de toute action publique dans ce dossier et d’autres, reste et demeure l’intérêt supérieur de la nation. Œuvrons donc tous pour la paix, la solidarité et l’unité nationale pour le développement harmonieux de notre pays. Que Dieu protège et bénisse notre nation.