Arnaud DOUMANHOUN
27 nouveaux cas, un 4ème décès. Le bilan à la date du 6 juin contraste avec la prise de conscience collective. Le respect des gestes barrières semble devenir une préoccupation de second rang. Une descente dans la capitale économique et le constat est patent. Des dispositifs de lavage de main installés par endroit sont dépourvus de savon et d’eau. Dans les rues, à pied ou à moto, le port de masque est aléatoire. Pourtant, au compteur de la Covid-19, les chiffres grimpent après une revue à la baisse en raison de nouvelles recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (Oms).
Tenez ! A la date du 19 mai, le Bénin ne comptait plus que 130 cas confirmés alors que le gouvernement en annonçait 339 cinq jours plus tôt. Un réajustement dû au fait que l’Oms ne reconnaît désormais que les résultats issus du test de la “PCR” (Polymerase chain reaction) ou virologique, qui consiste à rechercher l’ARN du virus sur un prélèvement naso et/ou oropharyngé (gorge, nez, nasopharynx).
Ainsi, du 19 mai au 6 juin, le pays passe à nouveau à 288 cas soit 158 nouveaux cas donc plus du double en moins d’un mois. C’est un tableau peu reluisant et en dépit de la reprise progressive des activités, chacun devrait s’assumer afin de faire obstacle à la propagation du virus. Certes, ‘’nous devons apprendre à vivre avec le virus’’. Mais, loin d’être un slogan, cet appel à un retour à la normale de la vie socioéconomique ne doit pas servir de prétexte pour un relâchement qui sans aucun doute est et sera davantage préjudiciable pour tous. 158 cas en moins d’un mois, le tout couronné par un nouveau décès, les forces de sécurité publique devraient prendre leurs responsabilités.
A défaut de compter sur le sens de civisme de chacun, l’Etat a le devoir constitutionnel de tout mettre en œuvre pour garantir la sécurité sanitaire à ses concitoyens. Il ne suffira plus d’exposer les dispositifs de lavage de main, tel des pancartes, mais de veiller à ce qu’ils soient dotés d’eau et de savon aux fins de servir réellement à l’objet de leur présence. Un regain de répression contre le non port ou le port fantaisiste de masque ne serait que justice à toutes ces personnes qui font l’effort de se soumettre aux injonctions du gouvernement en cette matière. Faire autrement, c’est cautionner le mépris des uns pour les règles communes mais surtout se rendre coupable de la propagation du coronavirus. Il urge de rappeler constamment aux masses populaires que la menace de la Covid-19 demeure une réalité sous nos cieux.
Reprise donc des activités, mais attention toujours et encore aux gestes barrières.