Jugeant que les préalables à une justice équitable ne sont pas tous réunis au Bénin, la Cour d’appel de Paris s’est opposée mercredi à l’extradition de Patrice Talon. Accusé dans son pays d’avoir tenté d’empoisonner le président Thomas Boni Yayi, ce businessman béninois s’est réfugié en France.Avant de tomber en disgrâce, M. Talon, 55 ans, était un proche collaborateur du chef d’Etat béninois. Ses affaires s’étendaient alors dans le coton et le port de Cotonou, les principaux secteurs économiques de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest.C’est en octobre 2012 qu’il est accusé d’avoir attenté à la vie du président par le biais d’une tentative d’empoisonnement. En ce moment, M. Talon était déjà en France, où il s’était réfugié suite à une autre affaire où justice béninoise le poursuivait pour malversations. Il avait même été interpellé par la justice française et, par la suite, placé sous contrôle judiciaire. Trop d’infortunes de suite qui font soupçonner à ses défenseurs la thèse du coup monté.
Malgré tout, M. Talon était venu en personne assister à l’issue de la demande d’extradition. Un déplacement qui s’est suivi par la satisfaction après l’annonce du verdict : « Je suis heureux pour la démocratie chez moi. C’est un combat pour la démocratie au Bénin », a-t-il simplement commenté.Il faut dire que la démocratie béninoise, exemplaire à l’échelle africaine pendant longtemps, commence sérieusement à s’affaiblir. Pour preuve, le juge béninois Angelo Houssou, qui avait prononcé un non lieu dans la même affaire et placé sous la surveillance des autorités béninoises, s’est enfui aux USA, où il a demandé l’asile.