La Présidence de la République souffre de l’absence d’un conseiller technique juridique ou d’un cabinet spécialisé en questions juridiques auprès du Chef de l’Etat. C’est l’un des constats qui découlent de la conduite des différents dossiers juridiques dans lesquels se trouvent impliqués le Chef de l’Etat et ses collaborateurs. Il en a été ainsi lors du bras de fer judiciaire qui a opposé le Chef de l’Etat à son ancien conseiller technique juridique, Me Lionel Agbo. En effet, à l’occasion de cette bataille judiciaire qui a conduit à la condamnation de l’avocat à six (06) mois d’emprisonnement fermes puis à sa grâce, l’opinion publique a vu le camp présidentiel manquer de réels interlocuteurs pour défendre les intérêts du Chef de l’Etat.
En effet, la mise en œuvre de cette mesure de clémence a fait le lit à une véritable polémique. Et pour cause, le déficit d’un spécialiste des questions de droit auprès de Boni Yayi, a donné l’occasion à de multiples maladresses au sein de l’appareil présidentiel. Ainsi, si l’avocat du Chef de l’Etat, Me Kato Attita s’est évertué, à travers diverses sorties, à palier cette absence, il n’en demeure pas moins qu’elle a étalé sur la place publique le grand vide dans lequel est plongé le Palais. Il en est de même du processus de mise en branle de l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC) dont la nomination et l’installation des membres a suscité de nombreuses interrogations au sein de l’opinion publique ; toute chose qui a contraint le secrétaire général du gouvernement à monter au créneau pour exposer les exigences de la loi et diverses autres subtilités juridiques indispensables à l’aboutissement heureux du processus. Aussi, face à ces différentes situations renforcées par la conduite du dossier de coup d’Etat supposé à l’encontre du régime de la Refondation, nombre d’observateurs estiment qu’après les départs de Victor Prudent Topanou, Lionel Agbo et Max Awouèkè, la nomination d’un conseiller technique juridique s’impose à Boni Yayi pour de meilleures performances dans la gestion des dossiers de nature juridique et judiciaire.
A défaut de la nomination d’un spécialiste des questions de droit pour mettre son expertise au service de la Présidence de la République et surtout de son chef, le recours à un cabinet de conseils juridiques demeure une voie susceptible d’être d’un grand secours pour Boni Yayi.