Les agents de santé, les relais communautaires et les personnes ressources de prise en charge du Vih sont en atelier à Ouidah, du 16 au 17 juin, pour se pencher sur le document portant sur la stratégie communautaire de prise en charge du Vih. L’objectif de cet atelier est de valider ce document capital dans l’atteinte des Objectifs du développement durable 3 relatifs à la santé.
Deux jours d’intenses réflexions pour valider la Stratégie communautaire de prise en charge du Vih. Au cours d’un atelier démarré à cet effet, hier mardi 16 juin, la directrice pays de l’Onu Sida, a rappelé aux participants que le dispositif devra s’appuyer et s’enrichir des expériences déjà capitalisées par les Organisations de la société civile impliquées dans la lutte au niveau communautaire dès les débuts de la riposte du Vih au Bénin. Les rôles de ces dernières doivent être clairement définis dans ce nouveau schéma d’intervention en complémentarité et non en conflit avec le rôle des agents de santé et relais communautaires, d’après Marie-Margarète Molnar, pour ne pas être en porte à faux avec les stratégies nationales en la matière.
L’atelier vise spécifiquement à retenir les approches communautaires applicables au Bénin en matière de prise en charge du Vih, à amender les tâches et les rôles des organisations et des prestataires communautaires dans cette approche en lien avec l’organisation du système communautaire défini dans la nouvelle politique, à entériner le mécanisme de suivi des prestataires communautaires proposé en lien avec le système de suivi-évaluation défini dans la politique nationale de santé communautaire. Selon la directrice pays de l’Onu Sida, le document objet de validation fait suite à la stratégie de démédicalisation du dépistage adoptée par le Programme santé de lutte contre le sida (Psls) en 2018, en conformité avec ces orientations internationales.
Marie-Margarète Molnar a fait remarquer que le Bénin a entrepris, depuis 2019, des réformes audacieuses, ambitieuses et pertinentes en développant sa nouvelle politique nationale de santé communautaire, basée sur le « One health ». Celle-ci prévoit le déploiement de relais communautaires et des agents de santé communautaires sur toute l’étendue du territoire.
Déclaration de politique
Elle a rappelé que la déclaration politique sur le Vih et le Sida faite lors de l’Assemblée générale des chefs d’Etat et de gouvernement en 2016 préconisait à travers l’une de ces vingt cibles de s’assurer qu’au moins 30 % de toute l’offre de service Vih est à base communautaire d’ici 2030. «En se basant sur sa stratégie africaine pour la santé et son Cadre catalytique pour éliminer le Sida, la tuberculose et le paludisme en Afrique à l’horizon 2030, l’Union africaine a lancé en 2017 son initiative ”deux millions d’agents de santé communautaires d’ici à 2020”, nécessaires pour combler les déficits en personnel de santé des formations sanitaires et accélérer les progrès vers l’Odd 3 relatif à la santé », détaille-t-elle. Pour accélérer l’atteinte des objectifs 90 90 90 d’ici la fin de cette année 2020 et 95 95 95 d’ici 2030, l’Onu Sida recommande l’adoption des stratégies différenciées et de traitement Vih parmi lesquelles celles initiées par les communautaires.
Flore Gangbo, coordonnatrice nationale du Psls, a souligné que le levier communautaire à travers les individus, les structures et les organisations communautaires qui l’animent joue un rôle très important dans la défense des droits de l’homme, dans la fourniture aux membres de leur communauté des services de prévention, qui sont embryonnaires au Bénin dans le traitement et les soins liés au Vih. « Le Bénin a pris la mesure, dans sa démarche de parvenir aux Objectifs de développement durable, en mettant un accent particulier sur ce rôle important. Tout cela a été défini dans tous les documents normatifs qui ont été adoptés lors des réunions statutaires », d’après la coordonnatrice.
Rappelons que le document élaboré par Henri Mukumbi, consultant de l’Onu Sida, et Yessoufou Afissou, socio-anthropologue, dont les résultats ont été présentés aux participants, permettra aux acteurs de s’orienter vers les stratégies nationales cohérentes, pertinentes et efficientes qui vont améliorer au Bénin la prise en charge du Vih, d’après Flore Gangbo.