Les deux dossiers relatifs aux « tentatives d’empoisonnement et de coup d’Etat » ont connu une évolution sensible depuis mercredi 04 décembre dernier avec la décision de la Cour d’Appel de Paris qui a opposé un refus à la demande d’extradition de l’homme d’affaires Patrice Talon et Olivier Bocco poursuivis dans cette affaire. Mais des manœuvres sont en train d’être fignolées dans l’ombre pour encore emberlificoter le chef de l’Etat. Intérêts obligent !
Le point fait de cette affaire qui a beaucoup voyagé permet de relever ce qui suit :
A Paris où une décision vient d’être rendue par la Cour d’Appel, « l’Affaire dite Talon », a connu son épilogue, du moins pour ce qui est du ressort et de la compétence de cette juridiction française. Elle a évoqué en appui de sa décision, « un dossier incomplet à elle transmis par la partie béninoise, un sérieux manque d’informations et le risque d’une justice partiale ». Ce qui veut dire en clair que même au Bénin, la partie civile a banalisé la chose. Partant, on est en droit de se demander de quoi elle est consciente pour ainsi conduire cet important dossier qui a mis pendant environ un an, la pression sur tout ?
Sans chercher à rallonger la polémique en s’adonnant aux plausibles commentaires, il y a lieu simplement de savoir que des marches seraient en étude actuellement, pour amener le Chef de l’Etat sur un autre terrain, un autre volet de l’affaire. Le top en a été donné ce mercredi même par voie officielle. On veut faire comprendre que la sentence du juge français n’a pas statué quant au fond du dossier. Et là, on veut lui faire voir les autres possibilités qui existent et qui permettent soit de demander d’aller au fond, soit d’interjeter appel en se pourvoyant en cassation. On veut le pousser jusqu’au bout du processus, l’amener à épuiser toutes les voies de recours.
Or, on connait déjà la position du parquet français sur la question. Mais on fera fi de cela et on obligera le Président de la République dont la vie est ici mise en jeu, à souscrire à la poursuite du dossier jusqu’à épuisement de toutes les possibilités offertes.
Par ailleurs, on travaillera à ce que l’examen de l’affaire se poursuive à l’interne, c’est-à-dire au Bénin.
Les ordonnances de non-lieu, un sérieux précédent
Le tribunal de première instance première classe de Cotonou, par l’instruction du juge du 6ème cabinet a prononcé un non-lieu général des deux dossiers dont il connait. Cet arrêt rendu par ordonnances a été confirmé en partie par les trois juges commis pour réétudier ces cas. Entre temps, le parquet béninois a saisi la Cour Suprême aux fins de statuer sur les ordonnances de non-lieu et de dire le droit. La procédure en fait, se poursuit au Bénin et le cas n’est pas épuisé. C’est ce que tentait d’expliquer le Garde des Sceaux, Valentin Djènontin, ce même mercredi devant la presse.
Avec cet important précédent dans le dossier, il est à douter d’une issue heureuse pour le gouvernement. C’est possible qu’il y ait revirement mais la probabilité reste à déterminer pour un gain certain.
Mais des oiseaux se nichent déjà pour encore appâter le chef de l’Etat et l’attirer dans le piège des insolubles où le tribut à payer est lourd pour le contribuable. On veut encore se jouer de lui en lui faisant miroiter des possibilités de réussir à vaincre Talon et consorts.
Pendant ce temps, le temps pour construire passe, inexorablement. Il y a mieux à faire sous les tropiques que de vaines propositions à mobiliser davantage de ressources (toutes natures) pour la poursuite de « l’Affaire Talon ».