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Retraite de l’équipe dirigeante du ministère des Affaires étrangères: Pour une conduite plus efficiente de la diplomatie béninoise

Publié le vendredi 19 juin 2020  |  La Nation
Aurelien
© aCotonou.com par DR
Aurelien Agbenonci, ministre des affaires étrangères
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Par Josué F. MEHOUENOU,

L’équipe dirigeante du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération est en retraite pour 48 heures, depuis ce jeudi 18 juin. Une rencontre qui s’imposait au regard des mutations successives qu’a connues la carte diplomatique du pays depuis 2016. Instant de vérité, moment de réflexions, cadre de concertation, de propositions et de prise de décisions, cette retraite qui prend fin ce jour sonne aux yeux des acteurs de la maison diplomatie comme le premier pas d’une longue marche vers une meilleure visibilité de la politique étrangère du Bénin.


La retraite de l’équipe dirigeante du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération permettra de mieux appréhender les enjeux du processus de réforme de l’appareil et des outils diplomatiques du Bénin et les accompagnements nécessaires à mettre en place pour en assurer le succès. A l’entame de ce conclave qui réunit la crème de la maison diplomatie béninoise, c’est l’attitude visionnaire du ministre Aurélien Agbénonci qui a initié cette rencontre qui a été saluée.
D’un côté, les premiers décideurs du ministère et en face d’eux, en vidéoconférence, les ambassadeurs en poste à l’étranger, tous mobilisés pour une activité que le secrétaire général du ministère, Hervé Djokpé, qualifie de « majeure ». Suite à la redéfinition de la carte diplomatique du Bénin consécutive à la fermeture de certaines missions diplomatiques, il était opportun de réfléchir ensemble sur les nouvelles orientations stratégiques en vue d’induire une conduite plus efficiente de la politique étrangère de notre pays en conformité avec les ambitions de développement contenues dans le Programme d’action du gouvernement et en harmonie avec la vision de développement du président de la République, explique-t-il à l’assistance. Selon lui, l’objectif poursuivi par la retraite est simple. Il s’agit de favoriser une réflexion approfondie entre les acteurs de la diplomatie sur les mutations récentes de la carte diplomatique afin d’identifier les stratégies d’adaptation à cette nouvelle dynamique pour mieux se repositionner sur la scène internationale.
La vision de la politique étrangère du Bénin, les nouveaux enjeux de la politique étrangère, les objectifs et les orientations spécifiques des réformes, la conduite de la politique extérieure dans le contexte de réforme de l’outil diplomatique, les méthodes de travail et ressources du ministère constituent les axes majeurs des 48 heures de conclave. A cela, Hervé Djokpé ajoute la redéfinition des responsabilités des personnels diplomatiques aussi bien au département que dans les ambassades et consulats et l’organisation de la nouvelle carte diplomatique qui tient compte pour la première fois de l’introduction de la notion d’ambassadeur non résident. Les échanges porteront aussi sur la question de la gestion des carrières, la motivation, l’amélioration des conditions de travail du personnel, laisse-t-il entendre.
Pour cette rencontre porteuse de mille espoirs et par ailleurs très attendue par tous les acteurs, le patron de la diplomatie béninoise a lui-même pris le gouvernail pour conduire les siens. Le ministre s’est imposé la présentation de la communication inaugurale de la rencontre. Mais Aurélien Agbénonci va lui aussi situer à nouveau cette retraite de l’équipe dirigeante dans son contexte. Elle a vu le jour en raison de la concrétisation de la nécessité pour les cadres du ministère de s’impliquer réellement dans la réforme de la gestion des affaires publiques en général et dans la transformation de l’outil destiné à gérer la politique extérieure du pays en particulier, soutient-il. Pour lui, le moment est non seulement «très attendu », mais il permettra surtout de faire le point pour «voir comment s’engager dans ce processus de transformation nécessaire, indispensable pour que la maison diplomatie joue sa partition dans ce vaste chantier de transformation du pays en cours depuis l’avènement du président Patrice Talon ». Il y voit également un moment de réflexion nécessaire qui engage sur l’avenir de la diplomatie béninoise à un moment crucial de son histoire.


Sujet d’intérêt national

Le moment choisi pour tenir une telle retraite est plus que rêvé, d’après les propos du ministre. Le conseil des ministres du 26 février a décidé d’une réforme importante de la carte diplomatique qui a conduit à une réduction drastique de la représentation du Bénin à l’extérieur, souligne-t-il. Il s’agit d’un sujet d’intérêt national, poursuit-il. « Cette décision doit être débattue, analysée par les premiers concernés et les indications pour la diplomatie doivent être sereinement discutées par vous pour conduire de manière efficace cette transformation », souligne-t-il ensuite.
Aurélien Agbénonci dans son exposé va aussi procéder au rappel de quelques principes fondamentaux et revenir sur les réformes précédentes pour expliquer la rationalité de la démarche. Mais avant, il s’est voulu incisif sur les prérogatives du président de la République en matière de la diplomatie. Celle-ci relève du domaine exclusif du chef de l’Etat, et c’est bien là un principe constitutionnel, nuance-t-il. Sa responsabilité en la matière est de déterminer et de conduire la politique étrangère de l’Etat, la nomination et l’accréditation des ambassadeurs et envoyés extraordinaires… Mieux, la Constitution l’a érigé en décisionnaire exclusif en ce qui concerne la conduite politique étrangère dont il fixe les objectifs, les moyens, les orientations et les ressources, de même que la configuration de l’outil diplomatique du pays.
Cette clarification faite, le ministre s’est évertué à rappeler l’objectif de la politique étrangère du Bénin tel que voulu par le président Patrice Talon. Deux principes en sortent, selon lui. D’une part, faire de la diplomatie un véritable instrument de mobilisation des ressources au service du développement et un instrument de rayonnement du pays puis, d’autre part, arrimer l’outil diplomatique à la vision actuelle.
Le terrain était donc tout balisé pour des échanges ouverts, critiques et constructifs dans l’esprit d’apporter un plus dans le secteur.
Pour rappel, cette retraite vise à favoriser une réflexion entre acteurs de la diplomatie sur les mutations récentes de la carte diplomatique afin d’identifier les stratégies d’adaptation à cette nouvelle donne et les mesures d’accompagnement susceptibles de susciter l’adhésion du personnel. Elle vise aussi à clarifier l’ampleur de la réforme de la carte diplomatique, expliquer les raisons qui ont conduit à ces réformes, présenter la nouvelle configuration de la carte diplomatique, examiner les implications des nouvelles mesures. Elle se penchera aussi sur la gestion du désengagement des pays où les missions diplomatiques et consulaires sont fermées, la préservation de l’efficacité de l’outil diplomatique dans la nouvelle configuration, l’organisation efficace du travail dans les missions diplomatiques maintenues en activité, la redéfinition des juridictions des missions diplomatiques, la détermination du format des missions, la motivation et l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel.
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