Fulbert ADJIMEHOSSOU,
En cette période de saison pluvieuse, il ne suffira plus d’être vigilants face au paludisme ou au choléra. L’appel à la vigilance se concentre aussi sur la prévention du coronavirus, sans doute propulsé par le froid. Au cours de sa conférence de presse jeudi dernier, le Ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin a émis l’hypothèse du lien avec la saison pluvieuse. Son Directeur de Cabinet, Dr Pétas Akogbeto est revenu sur cette éventualité, au-delà de la tendance au relâchement. « Depuis un bout de temps également, nous avons une transmission locale de l’affection. Quand on regarde un peu dans la sous-région, nous avons fait un constat général qu’il faut analyser de près. On a constaté que la plupart des pays de la région côtière sont en forte augmentation. Si on fait le lien avec la période que nous traversons actuellement, c’est-à-dire l’hibernation, on peut penser que le froid pourrait jouer un rôle. Cette pandémie s’est éclatée dans le monde dans des pays où les températures sont très basses. Nous connaissons actuellement ce même phénomène au Bénin », a-t-il fait remarquer. En réalité, depuis l’allégement des mesures restrictives, la moyenne de nouveau cas est presque de 50 au quotidien. Les départements côtiers, ayant une forte densité en termes de population, c’est-à-dire le Littoral, l’Atlantique, et l’Ouémé s’érigent en épicentre de la maladie.
Triple vigilance pour la grande saison pluvieuse
Il est trop tôt pour conclure à une saisonnalité du coronavirus. Mais, c’est aussi une piste qui n’est pas à négliger et qui appelle au renforcement des mesures de prévention. En réalité, alors que le mercure monte progressivement en Europe à l’approche de l’été, le nombre de cas baisse. C’est plutôt le contraire dans l’hémisphère sud où les températures commencent à chuter. Une étude publiée jeudi dernier dans la revue JAMA Network Open révèle que la sévérité de la COVID-19 est en fonction de la latitude, de l’humidité et de la température. « Toutes les villes/régions avec de grandes épidémies de Covid-19 ont des climats hivernaux similaires, avec une température moyenne de 41 à 52 degrés Fahrenheit [0 à 10 degrés Celsius], des niveaux d’humidité moyens de 47 à 79 %, et sont situées dans une bande de latitude nord entre 30 et 50 degrés », soulignent les auteurs. Il y a deux mois, la température à Cotonou tournait autour de 29°C. Ces jours-ci, elle tourne autour de 23° dans la grande métropole avec des pluies dépassant quelques jours 50 mm. C’est sans doute le moment d’accroître la vigilance avec les risques d’inondation, de maladies du péril fécal et de propagation de la Covid-19.